Le 23 mars, à Creil, le Maxipontain (8 v) est devenu champion de France professionnel des super-coqs en battant aux points, à l’unanimité des juges (99-91, 99-91, 100-90), le valeureux Thomas Barbier (11 v, 1 n, 27 d). Un succès qu’il entend bien confirmer.
« J’avais vraiment axé ma préparation sur le physique car je m’attendais à un gros combat sur ce plan-là, explique Abdourahmane Ndiaye. Il fallait que je sois capable de rivaliser dans le registre de Thomas. Ensuite, le but était de varier au maximum les configurations du match, c’est-à-dire aussi bien de boxer sur les jambes que de rester au centre du ring ou d’avancer et d’aller à la guerre pour le faire reculer. C’est ce que j’ai fait en fonction de mon ressenti et dans des proportions comparables afin de brouiller au maximum les pistes. » En dépit de sa nette victoire, l’élève de Giovanni Boggia reste un peu sur sa faim : « C’était mon premier dix rounds et je pense que j’aurais pu faire plus et aller beaucoup plus loin. Inconsciemment, je me suis dit que je n’avais pas besoin de me mettre dans le dur. C’est regrettable. »
Continuer à gagner en puissance et à acquérir de l’expérience
« Abdourahmane a été au-dessus sur tous les plans, reconnaît très sportivement Thomas Barbier. De son côté, les coups partaient davantage car il était plus explosif et gérait très bien l’espace. J’avais vu qu’il était très fuyant. L’objectif était donc de le harceler dès le début, de lui mettre la pression et de l’attaquer même si je me doutais que ce ne serait pas facile. Or, je n’y suis pas suffisamment parvenu car psychologiquement, je n’arrive pas à me mettre dans la tête qu’il faut y aller. Comme s’il y avait quelque chose en moi qui me retenait. Et puis je n’ai peut-être plus autant de niaque qu’auparavant. » Si bien que le Normand entrevoit, avec beaucoup de pudeur, la fin de sa carrière : « Je me dirige vers la sortie. A quarante ans, je me rend compte que je n’ai plus suffisamment les armes pour disputer un championnat de France. Ce n’est pas la peine d’insister. »
Dans une petite catégorie où les opportunités ne sont pas rares et où, dixit, « tout peut aller très vite », l’Isarien est autant enclin à remettre en jeu sa ceinture nationale qu’à s’orienter vers une échéance continentale. « Cela dépendra notamment du profil de l’adversaire », assure-t-il. En attendant, il entend continuer à gagner en puissance et à acquérir de l’expérience en multipliant les séances de sparring-partners avec des pugilistes aguerris. Une bonne manière de s’étalonner, de progresser et de savoir où il va.