Le 20 novembre, devant son public de Grenoble, l’Iséroise (3 v, 6 d) a détrôné aux points (77-75, 75-77, 77-75) la championne France des super-légères, Elsa Hemat, (3 v, 2 n, 5 d) qui l’avait battue, il y a un mois, pour conquérir le titre.
La locale entamait les hostilités dans les meilleures dispositions, à la fois en étant entreprenante, incisive et mobile. Boxant bien en ligne et à distance pour tirer tout le parti de son allonge supérieure, elle marquait d’entrée de précieuse touches, tantôt avec son bras avant, tantôt en séries. De quoi ravir son entraîneur, Patrick Malaizée, qui lui conseillait de faire attention en sortie d’échanges et de ne pas laisser le temps à l’Aulnaysienne de s’organiser.
De fait, cette dernière ne parvenait pas à durcir les débats comme le lui recommandait son coach, Nasser Lalaoui. La Martiniquaise peinait à cadrer son opposante et à faire montre de continuité dans ses offensives. Certes, il n’était pas rare que ses droites et ses uppercuts fassent mouche et parfois reculer Marion Montanari, comme dans la quatrième reprise. Mais elle manquait de précision pour « faire mal », ce que voulait pourtant son coin. La clef de la confrontation était dans les jambes de la locale. Dès qu’elle se déplaçait et qu’elle misait sur son jab, elle mettait sa rivale dans l’embarras, laquelle, trop brouillonne et pas toujours bien placée, ne réussissait pas exploiter sa puissance.
« J’éprouve un double sentiment de satisfaction et de gratitude »
Ce qui exaspérait Nasser Lalaoui qui lui dictait vertement la marche à suivre : « Travaille la première ! Ne t’arrête pas sur un coup ! Ne lui donne pas de champ ni la possibilité de partir. Tu n’es pas assez méchante. Quand tu touches, continue ! Sois agressive sinon tu vas leur laisser le titre. » Une prédiction qui s’avérait exacte d’autant que même lorsqu’elle reculait, c’est Marion Montanari, admirable d’engagement, qui débitait le plus et qui résistait, y compris en corps à corps, à l’ultime baroud d’honneur de la visiteuse.
La voilà sacrée pour sa quatrième tentative nationale. « C’était prévu, expliquait-elle, toute souriante, au micro de Fight Nation. J’avais travaillé dur pour ça. Cela a payé. Pour moi, j’avais fait une contre-performance lors du match aller. Je me devais d’être plus offensive. C’est ce que j’ai fait mais je félicite Elsa qui a été très coriace. Cela faisait tellement longtemps que je voulais cette ceinture. C’est difficile de réaliser. J’éprouve un double sentiment de satisfaction et de gratitude. On verra quelles seront échéances. Je suis prête à défendre mon titre ou à aller chercher quelque chose au niveau européen. »