Le mois d’avril a vu la FF Boxe passer, pour la première fois de son histoire, la barre hautement symbolique des 60 000 licenciés. Une progression qui n’a rien d’une embellie conjoncturelle mais qui est le fruit d’un travail de longue haleine.
26 506. C’était le nombre de licenciés que comptait la FF Boxe en 2021, à l’issue d’une saison marquée par la survenue de l’épidémie de Covid-19 et son impact dévastateur sur le sport encadré en France. Deux ans après, le bataillon des adeptes du noble art a donc plus qu’augmenté. Ce serait un tort de ne voir dans cette hausse exponentielle qu’un heureux retour de manivelle dans le bon sens, venu opportunément consacrer un retour à la normale attendu depuis si longtemps.
Une discipline attractive car sûre et sécurisée
Elle est la résultante d’une politique de développement le plus exhaustif possible, en direction de tous les publics afin de tendre aussi bien vers une mixité sociale que de genre. En atteste la féminisation des effectifs avec un taux de 27 % de licenciées. Même constat en ce qui concerne la diversité des pratiques, laquelle transparaît, en creux, dans le panel des âges. De fait, 45 % des licenciés ont-ils moins de 17 ans, 29 % entre 18 et 35 ans et 26 plus de 36 ans.
Comment en est-on arrivé à ce bilan flatteur et, surtout, à une dynamique d’essor appelée à se poursuivre ? En misant sur une structuration de tous les pans de la discipline. Les illustrations en sont nombreuses. Ainsi, la formation des cadres qui ne cesse d’être étoffée afin de maximiser leurs compétences déjà reconnues. Le but est d’orienter les entraîneurs vers l’obtention de diplômes d’État afin de professionnaliser les clubs et d’envisager des créations d’emplois.
De même, une discipline attractive est une discipline sûre et sécurisée. Dans cette optique, la Commission nationale de boxe éducative (CNBEA) a initié une évolution réglementaire cruciale, en l’occurrence la présence obligatoire d’un cadre technique diplômé - a minima un assistant boxe - dans le coin de chaque boxeur ou boxeuse. Et ce, dans un double souci d’uniformisation et d’exigence qualitative.
« Protection, plaisir et progression »
« Nous voulons promouvoir une évolution adaptée, sécuritaire et enrichissante de tous, quel que soit le profil, basée sur la règle des trois P : protection, plaisir et progression, explique le Président de la FF Boxe, Dominique Nato. Cela nous engage à organiser et à jalonner un véritable parcours sportif pour les boxeurs de tout niveau, quelles que soient leurs motivations. C’est là l’axe majeur de leur formation et de leur fidélisation. »
A cet égard, la mise en place des gants de couleur constitue une avancée décisive. Elle obéit au souhait clairement affiché de déployer un véritable parcours sportif continu, organisé et équilibré pour les pratiquants. Le tout en concourant, outre à leur apprentissage des fondamentaux, à leur sécurité via le contrôle précis de leur progression et leur entrée en compétition graduelle au regard de leurs capacités du moment. On est là dans une démarche institutionnalisée et labellisée par la FF Boxe visant à définir les contenus à assimiler par tous et à évaluer ces acquisitions.
Plus largement, comme le suggère son Président, la FF Boxe a fait le choix bénéfique d’être la plus inclusive possible. « Notre objectif est de rendre notre sport plus ouvert et plus attractif afin d’attirer davantage de licenciés grâce à des formes de pratique à moduler ou à créer, qu’il s’agisse du loisir, de l’entretien physique, du sport santé avec le Prescri’Boxe etc. L’idée fondatrice tient en une formule : A chacun sa boxe », résume Dominique Nato. Dans la droite ligne de cet impératif, les partenariats entre la Fédération et les organismes en charge du sport scolaire et universitaire (UNSS et FFSU) ont été reconduits et diverses passerelles ont été activées avec ces institutions en matière de prise de licence ou de formation d’officiels et d’enseignants afin de faciliter la mise en place de cycles de boxe au sein des établissements. De même, la collaboration avec de Grandes écoles et les universités est-elle devenue une réalité tangible. Mais ce n’est pas tout. La Fédération continue de promouvoir la pratique de l’handi-boxe en pérennisant le Challenge Gilbert Joie et en formant des cadres spécialisés. Autre champ à investir, le monde du travail en conventionnant avec des entreprises. Dans un autre registre, à l’adresse des néophytes, il est question, à terme, de diffuser par Internet des contenus d’entraînement et de préparation qui pourront intéresser ceux qui n’osent pas encore s’inscrire dans un club fédéral, histoire de leur donner envie de franchir le pas.
« Le fruit d’un travail collectif et d’une mobilisation de tous les acteurs »
« Mais la boxe est et restera un outil à la solde du vivre ensemble », insiste Dominique Nato. C’est pourquoi les conventions avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) ont été renouvelées afin que le noble art continue plus que jamais d’œuvrer à l’intégration de ceux que des accidents de vie et des parcours tortueux ont, un temps, écartés du droit chemin. Une visée à laquelle contribue activement la nouvelle Commission fédérale RSO (développement durable, féminisation, santé et éducation) qui a formalisé un label RSO Insertion à l’intention des clubs qui placent cet enjeu au cœur de leur action. Ses détenteurs pourront s’en prévaloir auprès de leurs interlocuteurs, au niveau institutionnel.
Enfin, comme dans toute instance, les succès sont avant tout à mettre à l’actif de ceux qui l’incarnent et la font vivre au quotidien. « Ce cap historique, jamais atteint auparavant, est le fruit d’un travail collectif et d’une mobilisation de tous les acteurs, en particulier du travail engagé par nos clubs, nos comités régionaux et départementaux, pointe Dominique Nato. Ce record ne se résume pas uniquement à un chiffre, il symbolise et illustre les efforts conjoints des acteurs de terrain et d’une fédération animée par la volonté constante de les accompagner au plus près des défis qu’ils ont à relever. »