Une AG sans vote

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L’Assemblée générale qui s’est tenue, le 14 juin, à La Rochelle, a été marquée du sceau de la concorde et de l’élan commun. En revanche, elle a été entachée et pénalisée par la trop faible participation des clubs.

Le Président Dominique Nato a d’abord rappelé, dans son rapport moral, que « l’évolution de notre discipline tend vers toujours plus de structuration et toujours plus de développement ». Ce qui est d’autant plus indispensable à l’heure où, a-t-il dit, « nous sommes au début d’une nouvelle ère » suite à la décision prise, le 20 mars, par le Comité international olympique (CIO) de continuer à inclure le noble art au programme des Jeux de 2028. Et ce, après avoir reconnu, le 26 février, World Boxing comme la fédération internationale habilitée à régir la boxe au niveau mondial au sein du mouvement olympique. Ce qui, au demeurant, atteste que la FF Boxe a fait le bon choix en quittant le giron de l’IBA pour venir étoffer les rangs de World Boxing, présidé par Boris van der Vorst.

Mais, qu’on se le dise, a insisté Dominique Nato, « il ne s’agit pas de faire un chèque en blanc à World Boxing. Non seulement nous serons vigilants quant à la politique menée par la nouvelle gouvernance mais nous nous porterons candidat pour occuper des postes au sein de cette instance ». Cependant, a admis le Président de la FF Boxe, force est de constater que « les débuts répondent à nos attentes et aux prérequis ».

A l’échelon hexagonal, au lendemain d’une campagne électorale pour le moins houleuse, la Fédération est plus que jamais en ordre de marche, non seulement suite à la reconduction dans ses fonctions du Directeur technique national (DTN), Mehdi Nichane, mais aussi et tout autant après la désignation des présidentes et des présidents des commissions fédérales ainsi que du Comité d’éthique puis à leur composition. En clair, on est là à la fois dans « le changement voulu et la continuité assumée », a affirmé Dominique Nato.

Ce qui vaut mieux dans la mesure où l’objectif est que « ce mandat aille vers l’excellence », a-t-il insisté. Dans cette optique, les chantiers sont nombreux. L’une des priorités sera de réactiver la boxe professionnelle qui « ne fonctionne pas bien » et pâtit du manque de diffuseurs. Par-delà la nécessité « de redonner du sens au projet sportif et de créer de l’incertitude concernant les combats qui sont proposés », il s’agira de relancer, dès la rentrée, une ligue de boxe professionnelle. Bien sûr, celle-ci ne sera pas, conformément au droit français, une entité indépendante et autonome de la Fédération. Elle en sera l’un des organes et sera placée sous son autorité.

Mais ce n’est évidemment pas tout. Mehdi Nichane a ainsi évoqué de nombreuses pistes dans les trois secteurs que sont le haut niveau, le développement et la formation. On citera, sans prétendre à l’exhaustivité : l’individualisation accrue de l’accompagnement des athlètes, un réajustement de la stratégie du collectif féminin, un soutien accru des clubs, le développement de l’offre licencié, le renforcement des partenariats avec les fédérations scolaires et universitaires, la mise en place de formations des officiels et des dirigeants ou encore, la création de diplômes d’État spécialisés (loisir ou compétition) à l’intention des entraîneurs. Le but étant « d’élever le niveau de compétences à tous les étages de la Fédération afin de mieux servir les licenciés et de préparer l’avenir ».

Comme l’a résumé le DTN, « l’olympiade écoulée était celle de la reprise en main du projet de performance ; du recadrage de nos priorités vers les athlètes, les comités et la formation ; et enfin, de la clarification des modes de fonctionnement pour recréer un climat dynamique de confiance et d’efficacité vis-à-vis des partenaires intentionnels que sont la Direction des Sports du ministère et l’Agence nationale du sport. A présent, nous sommes parvenus à construire les fondations. Elles méritent d’être consolidées pour, ensuite, construire les différents étages de la fusée. »

Celle-ci ne comportera plus le MMA puisque, comme l’a précisé la Secrétaire générale de la Fédération, Marie-Lise Rovira, le Comité directeur a pris l’option de pas demander la reconduction de la délégation concernant le MMA, lors du prochain renouvellement de l’agrément de la FF Boxe par le ministère. Si bien que le MMA sortira du giron de la FF Boxe au 1er janvier 2026.

Sur le plan comptable, les feux sont, heureusement, au vert. Certes, le montant dévolu par les pouvoirs publics au Projet sportif fédéral (PSF) a été, comme on pouvait le craindre, revu à la baisse en 2025 comparé à 2024 (799 000 euros contre 955 500 euros), a pointé Marie-Lise Rovira. Pour autant, les finances de la Fédération sont le fruit d’une gestion rigoureuse sous la double houlette du Trésorier, Patrick Forrett, et du Directeur administratif et financier, François Fauvel. A la clef, des fonds propres en augmentation, ce qui autorise non seulement de ne pas augmenter les tarifs des licences et des frais de réunion mais aussi d’envisager une aide au club destinée à faciliter leur participations aux championnats nationaux (cadet(te)s, juniors et élites) de boxe amateur ou encore, la création d’un fonds de solidarité à l’intention des associations qui sont le plus en difficulté.

A noter, enfin, que Bob Chaddi et Mohamed Jamaï, respectivement Présidents de la Commission nationale de BEA et de la Commission fédérale RSO (développement durable, féminisation, santé, éducation), ont été honorés en raison de leur investissement sans faille et de longue durée en service du noble art. Tous deux ont été élevés au grade de chevalier du Mérite de la boxe.

Seul bémol et non des moindres : alors que conformément à ce qu’exige la loi, les clubs sont désormais censés participer à l’Assemblée générale et à voter les textes et autres mesures qui leurs sont soumis, le quorum les concernant n’a pas été réuni, ce qui a empêché de voter les éléments (modifications réglementaires, rapports moraux, budgets etc.) sur lesquels l’AG devait, dans son ensemble, se prononcer. Si bien qu’une autre AG sera organisée le 5 juillet, en distanciel et sans condition de quorum. « Je suis déçu de cette faible participation, a déploré Dominique Nato. La Fédération ne se résume pas aux grands électeurs que sont les représentants des comités régionaux. La démocratie, c’est bien… si on l’utilise. »

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