Tony Yoka dans la course contre le temps

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Samedi, à l’Adidas Arena de Paris, le Français (13 v, 3 d) entend confirmer qu’il est de nouveau et durablement sur la bonne voie. Pour cela, il devra vaincre avec la manière le Russe Arslan Yallyev (16 v). Histoire de prouver qu’il a encore un avenir.

Il a trente-trois ans. Déjà. Les JO de Rio, en 2016, qui avaient été le théâtre de son avènement et de ses rêves de grandeur, semblent loin, tellement loin. Quasiment une décade après, tout ou presque s’est évanoui et une carrière qui devait tutoyer les cimes n’a eu de cesser de végéter au pied des sommets, à des altitudes qui ne siéent guère à un champion olympique des lourds. La faute à qui ? L’heure n’est pas aux procès tant l’urgence est d’avancer.

S’il y a une chose que l’on ne pourra pas retirer au Francilien, c’est bien sa persévérance, son courage et sa résilience. Après trois échecs de rang contre des adversaires de valeur (Martin Bakole, Carlos Takam et Ryad Merhy), il a eu l’abnégation de repartir dans l’ombre, en Angleterre, sous les ordres d’un nouveau coach, Don Charles. A la clef, deux succès face à des seconds couteaux  - le Belge Amine Boucetta et le Britannique Lamah Griggs - dans le but avoué de se sortir coûte que coûte d’une spirale devenue infernale. Des résultats positifs bienvenus qui ont permis à l’intéressé de « (se) décrisper et de casser ce cercle de la défaite ». Il l’avoue d’ailleurs avec franchise : « Rien que de renouer avec la victoire, ça m'a fait du bien. » On le comprend.

Le Russe invaincu Arslan Yallyev s’annonce, cette fois, d’un calibre nettement supérieur. Le Tricolore refuse, pourtant, d’en faire un montagne et de voir resurgir le spectre des douloureux revers du passé. « C'est un combat comme un autre, martèle-t-il à l’adresse de qui veut le croire. Il ne faut pas regarder derrière. J'ai subi trois défaites et j'ai enchaîné deux victoires l'année dernière. Ces défaites, c'était il y a un peu moins de deux ans maintenant. Je me suis bien remis de tout ça, que ce soit physiquement ou mentalement. » Réalité ou méthode Coué pour se rassurer avec les moyens du bord ? On aimerait croire que l’Yvelinois a vraiment tourné la page et est reparti du bon pied et du bon poing. Lui l’affirme sans forfanterie : « Je sens que je suis bien. Je suis bien dans ma vie, je suis heureux. Je suis libéré quand je boxe sur le ring. Ça se ressent sur mes derniers combats, ça se ressent en sparring. Maintenant, j'ai envie de le montrer. » On n’attend que ça.

Mais, contrairement à ce que prétend l’ancien champion du monde amateur, il ne s’agit pas d’un duel « comme un autre ». Une nouvelle déconvenue aurait très certainement les allures de chant du cygne. Un scénario qu’il n’envisage aucunement : « Là, je compte bien enchaîner ma troisième victoire d'affilée, repartir sur quelque chose de bien. Retrouver mon public et lui montrer qu'il faut toujours rester dans le train, que ce n'est pas fini. » On l’espère de tout cœur.

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