Mike Esteves n’a pas tenu

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Le 14 avril, près de Rome, l’Occitan (10 v, 2 d) n’est pas parvenu à déposséder Vincenzo Picardi (10 v) de sa ceinture de l’Union européenne des coqs. Vaincu par arrêt de l’arbitre (10e), il a été dominé par la force de l’Italien.

A l’issue du traditionnel cérémonial initial consistant à se taper dans les gants, le fausse garde transalpin repoussait fermement le visiteur. Signe de sa détermination qui se confirmait dès l’entame du duel, le local démarrant pied au plancher. Il gérait parfaitement l’espace en se déplaçant tant en ligne que dans la latéralité, à chaque fois pour déclencher le premier, se surcroît dans des angles divers et variés. Ses enchaînements de trois ou quatre coups, circulaires ou dans l’axe, étaient secs et précis et trouvaient donc le plus souvent leur cible. Moins puissant, l’Héraultais répliquait mais davantage par intermittence et avec moins de consistance. Son coin l’incitait à pendre l’initiative mais même lorsqu’il avançait, ses assauts étaient étouffés dans l’œuf par les remises de l’Azzurri dont la variété des combinaisons, savamment émaillées d’uppercuts, et la propension à immédiatement sortir du champ à la fin de chaque échange compliquaient singulièrement la tâche du challenger.

« C’est sur la durée que cela va se jouer »

Néanmoins, le Sudiste ne déméritait pas. Il se montrait vaillant mais quelque peu perméable. Si bien qu’à la fin du deuxième round, son coin lui demandait de mettre l’accent sur les moyens de défense tandis que Bastien Ballesta le rassurait en lui rappelant que « c’est sur la durée que cela va se jouer. Ce n’est pas un cent mètres ».

Pour Vincenzo Picardi si, tant il durcissait les débats dans le troisième opus avec l’ambition affichée d’en finir. Il martelait le visage de l’Occitan dont l’arcade sourcilière gauche était ouverte. Sûr de son fait, l’Italien, à la fois rouleau compresseur et contreur, prenait l’ascendant. Mobile du buste et les mains bien hautes pour bloquer, il absorbait sans difficulté majeure les offensives de son adversaire qui, pourtant, se démenait sans compter. Mais il n’était jamais en mesure d’inverser la vapeur tant le Transalpin, plus rapide gestuellement et capable de changer ponctuellement de garde quand cela lui chantait, imprimait son rythme et sa cadence à la confrontation. Tout y passait : directs du bras arrière à la face comme au plexus, crochets aux flancs, cross du droit à la mâchoire. C’était d’ailleurs sur cette dernière technique que le Français était envoyé au tapis dans la cinquième reprise. Désireux de ne rien lâcher, il se rebiffait en acceptant sciemment le mano a mano mais, encore une fois, sans inquiéter son opposant. Lequel était même supérieur quand reculait délibérément.

Un second souffle et un sursaut d’orgueil entretenaient opportunément l’espoir

Le temps passait et le courage du Français n’en était que plus remarquable. Il encaissait sans broncher mais, fatalement, sa résistance s’émoussait implacablement même si dans le huitième, le médecin l’autorisait à poursuivre après avoir inspecté son œil blessé. Un second souffle et un sursaut d’orgueil de sa part dans le neuvième entretenaient opportunément l’espoir. Lequel était anéanti dans l’épisode suivant. Alors qu’il paraissait quelque peu émoussé physiquement, le tenant resserrait les rangs et plaçait une accélération aux allures d’estocade. Incapable de véritablement réagir et ayant déjà beaucoup subi, Mike Esteves était sagement stoppé par le directeur du combat. Le rêve était passé. Gageons qu’il ne soit que partie remise.

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