La Coupe du monde, qui se déroulait à Samsun, en Turquie, du 24 au 30 septembre, a vu trois de nos représentants se distinguer. Les autres ont connu des fortunes moins flatteuses. En somme, cette épreuve n’est pas exempte d’enseignements.
Petite précision sémantique : cette Coupe du monde était, en réalité, un véritable championnat du monde. Simplement, cette appellation différente s’explique par le fait que l’évènement concerne désormais divers sports de combat, dont le noble art, lesquels figurent à son programme. Le niveau d’ensemble s’est avéré, comme prévu, assez disparate, certains pays alignant des pugilistes encore loin de maîtriser les prérequis attendus lors de ce genre de rendez-vous quand d’autres, à l’image de l’Ukraine, du Japon, du Kirghizstan etc. y ont inscrit des membres de leurs équipe nationale.
Pour être de la fête, outre le fait d’avoir moins de vingt-cinq ans, il convenait d’avoir entamé un cursus post-bac quel qu’il soit, y compris, par exemple, un diplôme de niveau 4 de formation professionnelle. Une fois cette condition préalable satisfaite, la sélection s’est faite en concertation avec la Direction technique nationale (DTN) mais aussi avec la Fédération française du sport universitaire (FFSU), laquelle souhaitait qu’il y ait, au sein de la délégation, forte de huit membres, au minimum un athlète qui se soit distingué lors des championnats nationaux universitaires. En l’occurrence, Axel Piette (-63,5 kg) qui a donc été associé aux stages effectués par les autres Tricolores membres des équipes de France. La greffe a si bien pris qu’ils est hissé jusqu’en quart de finale, stade où il a échoué non pas parce qu’il était dépassé sur le plan pugilistique mais parce que physiquement, la machine n’a pas suivi.
Brahim Boukhedim (-51 kg), lui, a réussi l’exploit de monter sur la plus haute marche du podium. La performance est d’autant plus remarque qu’il en décousait en -51 kg, lui qui, jusqu’à présent, évoluait en -52 kg. « Cela ne l’a pas empêché de tenir le rythme tout au long des trois rounds en mettant, de surcroît, beaucoup d’intensité. En outre, lui qui, d’habitude, a une boxe très mobile et tendance à beaucoup contre-attaquer, a été capable de se poser davantage sur les appuis afin de gagner en efficacité et de vraiment faire mal à ses adversaires », commente l’entraîneur national, Julien De Santa Barbara.




Le bout du tunnel pour Fatia Benmessahel et Enzo Grau
Également médaillée d’or, Fatia Benmessahel (-66 kg) est opportunément sortie de la spirale négative de résultats dans laquelle elle était engluée ces derniers mois. « Elle savait que c’était un peu, pour elle, une dernière chance, si bien qu’elle s’est appliquée, aussi bien dans ses préparations d’attaque que lors de ses sorties d’action, analyse l’entraîneur national. Plus largement, elle a su appliquer les consignes et varier sa boxe. Elle était en proie à un problème de confiance en elle. Nous l’avons donc aidée à aborder cette échéance sans stress et, au contraire, en étant plus sereine."
De son côté, Enzo Grau (-63,5 kg) s’est paré d’argent après s’être incliné sur le fil, en finale, devant l’Ukrainien Nvzo Otanva qui est par ailleurs pro. Sachant que le Vendéen s’était fait une entorse à la cheville en quart de finale. « Cette brillante performance est un peu pour lui une renaissance car il sort d’une période de blessures. Là, il est monté en puissance et en efficacité au fil des matchs. Il a retrouvé de très bonnes sensations, ce qui est plutôt prometteur pour l’avenir », commente Julien De Santa Barbara.
D’autres Tricolores, éliminés d’entrée, ont, en revanche, manqué une précieuse occasion de se distinguer. Ainsi, Ambrine Zitouni (-50 kg) a-t-elle pâti de son manque d’efficacité et d’impact tandis qu’Hugo Grau (-71 kg) est retombé dans ses travers en perdant le fil tactique d’une confrontation qu’il avait pourtant bien entamée avant de s’obstiner à aller au contact à mi-distance. Quant à Cheikhmar Koné (-80 kg), sa propension à toujours imposer le duel de près mais sans assez varier ses initiatives ni marquer des touches suffisamment lisibles pour les juges lui a coûté cher.