M’Billi, ce francophone

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Le Tricolore (15 v) a préservé son invincibilité en remportant, le 12 octobre, à Levallois, la ceinture WBC francophone des moyens. Pour cela, il a battu, par arrêt de l’arbitre à la 9e, le Mexicain Abraham Juarez (15 v, 4 d), lequel n’a eu que sa résistance à faire valoir.

Christian Mbilli et son entraîneur Eric Godey

En regardant les deux duellistes se concentrer, côte à côte, alors que les hymnes nationaux retentissaient dans le Palais des Sports Marcel Cerdan, on ne pouvait qu’être frappé par leur différence de morphologie, laquelle augurait un décalage de puissance évident. Au premier coup de gong, Christian M’Billi, toujours aussi sculptural, avançait sans discontinuer sur le quelque peu grassouillet Latino qui, comme prévu, n’avait d’autre choix que de reculer en remisant sporadiquement. Mais, pas de doute, le travail de sape de l’ancien membre de la Team Solide était bel et bien enclenché. Autoproclamé Pitbull, le visiteur n’avait aucune des caractéristiques de son nom de scène.

Recherche promoteur aux reins solides

Le Tricolore, lui, donnait parfois l’impression de se livrer à une séance d’entraînement en public. En attestait la flopée de consignes successives de son coentraîneur, Samuel Decarie : « Travaille à l’intérieur ! Reste bien bas sur les jambes ! Enchaîne sur trois coups ! Place ton uppercut ! Solide le jab dans les approches ! » Son élève s’exécutait avec le sérieux et la rigueur qui sont les siens entre seize cordes. Dans la troisième reprise, Christian M’Billi se mettait à accélérer selon un mode bien connu : faire très mal en bas pour contraindre l’adversaire à baisser la garde puis le crucifier à la face. De fait, sa vitesse d’exécution autant que sa force physique faisaient souffrir mille maux à son contradicteur dont la première des qualités était d’encaisser sans tomber.

Plus les reprises passaient et plus le Mexicain, laminé physiquement de toutes parts, prenait la tangente et la poudre d’escampette. L’enjeu consistait alors à ne pas lui courir après mais à lui couper la route. Ce que le Français, dominateur dans tous les secteurs, réussissait certes parfaitement mais sans pour autant être aussi impressionnant qu’à son habitude. A cela plusieurs raisons : d’abord, un virus contracté quelques jours auparavant et qui, on l’apprit plus tard, l’empêchait de respirer correctement au moment de produire son effort ; ensuite, des combinaisons qui eussent pu être plus pertinentes et qui incitaient d’ailleurs son coin à lui demander de mieux « choisir ses coups » ; enfin, un esprit peut-être accaparé par des préoccupations de carrière puisqu’il est acquis que le quart de finaliste des JO de Rio ne poursuivra pas l’aventure avec son promoteur canadien, Yvon Michel. Il en cherche donc un nouveau qui soit, si possible, français, qui ait les reins solides et qui soit donc soutenu par une chaîne de télévision susceptible de lui assurer des combats d’envergure. Brahim Asloum et RMC mais aussi Sébastien Acariès et Canal+ sont sur les rangs pour ce qui est de l’Hexagone.

Retour prévu le 30 novembre, en Île-de-France

Toujours est-il que Christian M’Billi reste Christian M’Billi, en l’occurrence un rouleau compresseur imprenable et inarrêtable. Comme d’autres avant et… après lui, Abraham Juarez en a fait l’expérience. A bout de forces et du reste, il était logiquement et sagement arrêté par l’arbitre dans le neuvième round.

Il est prévu que le Tricolore, qui entend continuer à se préparer à Montréal sous l’autorité de Marc Ramsay, remonte sur un ring dès le 30 novembre, lors de la prochaine réunion organisée par Brahim Asloum en Île-de-France. Cette fois, l’opposition devrait être nettement plus relevée.

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