Les jeunes français ont montré de belles prédispositions lors de la Dacal World Cup qui s’est tenue, fin septembre, près de Madrid. Encourageant dans l’optique des prochains championnats d’Europe espoirs.

Entraîneur national de l’équipe de France, Kamel Hasni a aimé ce qu’il a vu de l’autre côté des Pyrénées. « Le bilan est positif, a fortiori pour la première compétition internationale de la saison. J’ai apprécié le bon comportement de chacun sur et en dehors du ring », se félicite-t-il. Sachant que ce rendez-vous devait initialement comporter deux tableaux distincts, celui des U22 et celui des élites, mais dans la mesure où il n’y avait pas beaucoup d’inscrits, les deux ont été fusionnés.
Christopher Hippocrate (-54 kg) l’a emporté dans une catégorie relevée. Il a réalisé un performance appréciable en battant notamment le champion d’Angleterre, Ellis Trowbridge, pourtant plus expérimenté. « Il s’en est vraiment bien sorti en écoutant les consignes et en étant calme sur le ring. Je suis très satisfait de ces prestations qui sont de bon augure pour la suite », se félicite le coach.
La première sortie à l’international de Ryan Bieou (-57 kg) a été « encourageante », estime l’entraîneur national. Éliminé en demi-finale par le vieux briscard espagnol Gabriel Escobar, « il n’a pas démérité et a montré de belles choses, notamment techniquement, juge Kamel Hasni. Il est resté concentré et n’a rien lâché. En revanche, il faut qu’il apprenne à gérer ses émotions. »
Tout comme Momir Trbic (-71 kg) qui est directement entré en demi-finale mais s’est incliné face à l’Anglais Gordo Rio. « Il a été pris par l’enjeu en voulant trop bien faire, si bien qu’il a été trop stressé. Il avait souvent un temps de retard et a manqué à la fois de précision et de fluidité dans sa boxe. C’est d’autant plus dommage qu’il propose des choses très intéressantes à l’entraînement qu’il n’arrive pas à reproduire en compétition », décrypte Kamel Hasni.
Chadi Baraïa (-75 kg) a, lui aussi, « effectué un super tournoi » avant de devoir déclarer forfait en finale après avoir été touché au pouce, le staff ayant fait le choix de la sagesse en le préservant. « Il a été bon techniquement tout en parvenant à se canaliser et en faisant des choses simples qu’il maîtrise bien. Il n’est pas parti dans tous les sens en restant concentré jusqu’au bout et lucide tactiquement », apprécie l’entraîneur national.
Enfin, Yojerlin Cesar (-80 kg) a été une nouvelle fois fidèle à lui-même. Il s’est paré d’or en ayant fait étalage de toute son intelligence pugilistique de bout en bout et a enflammé, par moments, le carré magique. « Il a bien rebondi après sa non-qualification pour les Jeux de Paris », se félicite Kamel Hasni.
Les master class de Sthélyne Grosy… sans casque
Chez les féminines, également, la qualité de l’opposition était réelle. Pour sa deuxième sortie continentale, Mayssoun Bourega (-50 kg) a atteint le dernier carré avant d’être dominée par l’Ibère Isabel Garcia Rivero, beaucoup plus chevronnée qu’elle. Cela n’a pas empêché la Rhônalpine de concrétiser « ses progrès sur tous les plans, sans compter son envie, sa détermination et son punch. Je suis content de ce qu’elle a produit », assure Elias Friha, entraîneur national du collectif féminin jeunes.
Un satisfecit qui vaut tout autant pour Kaelya Mopin (-52 kg), laquelle revient bien après ses blessures au pouce. « Elle arrive à mettre la pression sur ses adversaires tout en ayant un débit de coups important. Et, sur le plan technique, ses enchaînements sont variés », note l’entraîneur national. A la clef, un succès probant et une belle médaille d’or.
Enfin, Sthélyne Grosy (-57 kg) a été plus qu’à son avantage en réalisant, lors de chacun de ses trois matchs, « une master class pour l’emporter avec intelligence, en respectant la tactique mise en place sans aller à la bagarre pour rien », dixit Elias Friha. Elle aussi en a fini avec ses pépins physique et peut envisager l’avenir sereinement.
A noter que cette épreuve était la première de l’histoire sans casque pour les filles, en seniors. Cela n’a pas engendré de coupures consécutives à des chocs de têtes. Quant aux athlètes, elles préfèrent évoluer sans cet accessoire car elles bénéficient d’un champ visuel plus large et entendent mieux les recommandations de leur coin. Les Tricolores, elles, ont eu le mérite de les appliquer à la lettre.