Les femmes ont donné le ton

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Les finales des championnats de France féminins qui, se sont déroulées le 16 décembre, à Asnières-sur-Seine, ont été palpitantes et confirmé que ces dames sont sur une pente ascendante.

Le spectacle débutait par un résultat que pas tout le monde n’avait envisagé, en l’occurrence, la victoire d’Ambrine Zitouni (-48 k) aux dépens de Gloria D’Alemeida, légèrement favorite sur le papier. L’entrain et la volonté sans faille de la Toulousaine ont eu raison de l’aisance gestuelle de la Francilienne. Émue aux larmes, l’Occitane envisageait de tenter sa chance dans la course à la qualification olympique en montant en -50 kg, consciente qu’il lui faudrait, pour cela, encore et toujours gagner en puissance.

Autre succès qui bouleversait quelque peu les pronostics, celui de Yetongnon Coletivi (-54 kg) qui a enfin décroché la timbale à l’échelon national. Plus saignante dès le départ et plus active, elle prenait l’ascendant sur Cyndelle Bachelet, coupable de ne pas être suffisamment posée sur ses appuis pour être impactante et de ne pas avoir su accélérer pour inverser la vapeur.

Ayivi Solana (-75 kg), elle, n’a pas laissé passer sa chance pour sa première finale nationale. Certes encore un peu limitée sur le strict plan pugilistique, elle a rendu une copie pleine d’envie et de détermination. Sharon Francillette, sans doute plus technique mais avare de ses efforts, a trop subi pour espérer coiffer la Dionysienne sur le poteau. 

Finaliste il y a douze mois, Lilia Cherifi (-63 kg) a fait parler sous toutes les coutures son bras avant dévastateur pour étriller au fil des minutes Ashley Rabereau qui a pourtant fait montre de belles dispositions avec son style assez académique. Mais, plus efficace, plus chirurgicale, la fille d’Hacine l’a logiquement emporté.

Également à son avantage, Sabrina Belkhadra (-60 kg) a réalisé le doublé en se succédant à elle-même. Sa capacité à attaquer à distance pour conclure à mi-distance, souvent en combinant de manière variée et précise, lui a valu un succès mérité aux dépens de la valeureuse Réunionnaise Flavy Fontaine qui, avec ses longs segments, a rivalisé au cours de la première reprise avant de plier progressivement, visiblement sans solution face aux assauts inspirés de l’Iséroise.

Un doublé mérité pour Rim Bennama 

Les deux duels les plus indécis ont opposé, d’abord, Fanny Galle à Émilie Sonvico en -70 kg. Cette dernière revenait au premier plan après son échec dans sa quête de qualification olympique pour Tokyo. Extrêmement alerte, elle attaquait de toutes parts en frappant sous divers angles. Contrainte d’avancer pour compenser son déficit de taille, elle sonnait en permanence la charge. Cependant, la Francilienne ne se laissait nullement submerger et délivrait, d’après les juges, les touches les plus nettes quitte à être moins entreprenante et à écoper d’un avertissement pour en découdre tête basse. Suffisant pour se parer d’une ceinture qu’elle avait déjà décrochée, l’année dernière, en -66 kg. Un poids auquel elle aspire à redescendre pour viser un billet à destination de Paris 2024

Deuxième confrontation pour le moins très équilibrée, celle, en -66 kg, entre Fatia Benmessahel et Thaïs Larché. Un mano a mano serré donc chacune revendiquait le gain. C’est l’Aulnaysienne qui a été sacrée - et été désignée meilleure boxeuse de la soirée -  parce qu’elle s’est montrée plus forte physiquement dans la deuxième partie du match, faisant parler son remarquable cardio. A la clef, une propension supérieure à prendre l’initiative tout en canalisant mieux qu’auparavant sa fougue. Mais la partie a été loin d’être facile, la Noiséenne répliquant fréquemment avec des séries ciselées des deux mains qui faisant mouche.

La finale la plus attendue étaient peut-être celle qui mettait aux prises, en -50 kg, Rim Bennama à Romane Moulais. La donne était évidente entre ces deux amies dans la vie. Nettement plus petite, la seconde se devait de compenser son allonge inférieure en collant la Blagnacaise, laquelle avait, au contraire, pour visée de préserver l’espace nécessaire à sa morphologie longiligne. La vaillance et le débit de la Marseillaise étaient admirables et jamais pris en défaut. Problème pour elle : la tenante récitait une partition subtile, en virtuose qu’elle sait être. Ses enchaînements étaient de toute beauté et empêchaient la Phocéenne de la saper. A la clef, un doublé mérité pour la sœur de Billal.

« Dans l’ensemble, c’est très satisfaisant. »

Wassila Lkadhiri (-52 kg) a également tenu brillamment son rang devant Maho Bah Villemagne qui a d’emblée essayé de durcir les débats en pensant que là était sa meilleure porte de sortie devant l’Yvelinoise. A ceci près que pareil scénario n’avait rien pour ébranler la Francilienne apte à rivaliser quelle que soit la configuration. De fait, cela fait déjà un certain temps qu’elle a ajouté la force à sa boxe déliée et fluide. La preuve, sa rivale étaient comptée deux fois dans le troisième round et s’inclinait en ayant eu le mérite de ne jamais se résigner. 

Enfin, la performance la plus aboutie du jour était à mettre dans l’escarcelle de Sthélyne Grosy qui défiait une ancienne partenaire de club en la personne de Léa Couvercelle. Laquelle, mue par une furieuse envie d’en découdre, démarrait pied au plancher en ne négligeant aucune cible. Un ouragan continu qui ne faisait néanmoins pas trembler sa compère. Avec une lucidité impressionnante, la médaillée mondiale en juniors et européenne en seniors volait comme le papillon et piquait comme l’abeille. Sa science consommée du déplacement doublée d’une rapidité d’exécution chirurgicale lui faisaient pendre les devants pour ne plus les quitter. Sthélyne Grosy pouvait laisser parler l’émotion, dédier son succès à son grand-père récemment décédé et se projeter gaillardement vers le tournoi de présélection interne de février. .

Le bilan global de l’événement comportait de nombreux points positifs qui n’ont pas échappé à Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine : « J’ai été agréablement surpris par l’intensité, l’envie et l’engagement mis par les filles. Beaucoup ont réussi à élever leur niveau. J’ai, en particulier, bien apprécié les finales des -50 kg et des -66 kg. On sent que l’on est dans une année préolympique. Techniquement, j’ai également vu des choses intéressantes que j’aimerais voir rééditées dans les prochains mois. Dans l’ensemble, c’est très satisfaisant. »

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