Ce samedi soir, à Saint-Méloir-des-Ondes, Franck Zimmer (15 v, 3 d) est devenu champion de France des mi-lourds en battant aux points (100-90, 100-90, 99-91) Kevin Thomas Cojean (32 v, 15 d, 3 n).
En s’imposant nettement sur les terres de son co-challenger, le Poitevin a réussi une grosse performance puisqu’il s’est adjugé un troisième titre national dans une troisième catégorie de poids. Sofien Bahi, son jeune entraineur ne cache pas sa satisfaction, « Franck a réalisé une belle prestation, le pointage prouve que ce fut un combat à sens unique, sans manquer de respect à Kevin. Nous l’avions déjà boxé deux fois avec Thomas Faure, je savais comment préparer la rencontre. La stratégie était de lui mettre la pression pendant les quatre premiers rounds, nous avons vu que nous étions en avance et j’ai demandé à Franck de boxer sur les jambes en deuxième partie de combat et la tactique a bien fonctionné ». L’entraineur ne tarit pas d’éloges sur son poulain, « il a un coup d’œil exceptionnel, j’ai rarement eu un boxeur avec une telle aisance technique ».
« J’aimerais bien que Franck passe au rang supérieur »
Franck Zimmer, qui vient d’avoir 27 ans, a évolué en poids moyens et super-moyens avant d’opter pour les mi-lourds suite à une grave blessure aux vertèbres qui a nécessité près de deux ans de soins et repos. Le champion fut d’ailleurs à deux doigts de devoir renoncer à la boxe, grâce à son énorme capacité de résilience et un gros travail, il est revenu à son meilleur niveau et il semble capable de reprendre sa progression pour aller encore de l’avant et viser au-delà des frontières. « Je vais le mettre au repos, la préparation a été intense pour ce combat qui était son premier dix rounds depuis deux ans ». Tout sourit au coach du BCC Labo Fenioux, « Nous possédons trois jeunes de grand talent avec Franck, Ephrem (Bariko) et Lauryne Brankaer. Je ne sais pas encore quelle sera la suite mais j’aimerais bien que Franck passe au rang supérieur, style EBU Silver. Il m’a fait un cadeau inoubliable en m’offrant sa ceinture de champion de France sur le ring », conclut Sofien Bahi.

Fidèle à ses habitudes de gentleman, Kévin Thomas Cojean fait preuve de fair play en saluant la performance de son vainqueur. « Il a mérité sa victoire, il a produit les accélérations qu’il fallait, il a fini plus frais, respect à lui. On a fait un beau combat qui a plu au public. Il a beaucoup bougé et je ne suis pas à l’aise avec ce style. J’ai cherché l’épreuve de force alors que ce n’était pas forcément ce que l’on avait travaillé avec « Momo » (Morgan Le Gall, son entraineur). Je suis déçu par le résultat mais la soirée a été réussie, je reconnais ma défaite, ce n’est pas comme quand c’est serré, c’est la loi du sport, il faut savoir l’accepter ».
A trente six ans, la question de l’avenir sur les rings se pose pour le Breton qui serait devenu triple champion de France des mi-lourds, s’il l’avait emporté samedi soir, « je ferais peut-être encore un ou deux combats pour partir sur une victoire mais à mon âge, je ne rêve plus, je sais que je suis proche de la fin et je ne veux pas faire les combats de trop », indique le sympathique et lucide « KTC ».