Justine Lallemand n’a pas de temps à perdre, qu’on se le dise. Samedi soir, à Pontarlier, la jeune femme de 22 ans a été sacrée championne de France amateurs (- 48 kg). C’était seulement la deuxième fois que la Villersoise du CS Nouzonville Ardennes s’attaquait à cette grande aventure. L’an passé, chez les - 51 kg, elle avait été battue en demi-finale et avait décidé de changer son fusil d’épaule. « Je lui avais dit que ce n’était pas sa catégorie de poids et qu’il fallait qu’elle fasse un petit sacrifice », raconte Hamid Zaïm, le « boss » du CSNA.
L’équipe de France dans un coin de la tête
Tout petit sacrifice - « J’avais déjà été pesée à ce poids », confie Lallemand - pour gros bénéfice. Dans le Doubs, la secrétaire dans une auto-école de Charleville-Mézières a parfaitement manœuvré face à la Calaisienne Cassandra Crèvecœur pour s’imposer aux points. « Elle était plus petite que moi, frappait fort et essayait de « rentrer ». Il fallait absolument la tenir à distance. J’ai pris deux coups au corps dans le deuxième round qui m’ont fait mal mais, quelque part, ça m’a recadrée ». Prénational, huitième, quart, demi et finale : en cinq semaines, Justine Lallemand n’aura pas chômé et compté les kilomètres pour atteindre le Graal. Au final, son combat le plus dur aura été en demi-finale, à Fréjus (Var), face à l’Alsacienne Johanna Richert. À cause de l’adversité, un peu, et des circonstances, beaucoup. « La semaine avant le combat, j’ai eu la douleur de perdre un de mes oncles ». Couvée par Hamid Zaïm, Joe Siluvangi et Océane Paul, la jeune Ardennaise ne s’interdit pas de rêver. « Peut-être que cette victoire pourra m’ouvrir les portes de l’équipe de France et de l’Insep. J’adorerais voir plus haut, passer professionnelle par exemple, si le physique le permet ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Par Rémi Tiret
Source : L'union-L'Ardennais