Christian M’Billi comme prévu

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L’invaincu Tricolore (22 v) a dominé, par arrêt de l'arbitre au deuxième round, l'Américain DeAndre Ware (15 v, 2 n 4 d), le 9 septembre, au casino de Montréal. L’occasion de conserver sa ceinture WBC Continentale des Amériques, de conquérir celle WBA Internationale et, surtout de marquer un peu plus son territoire en super-moyens.

Ne le cachons pas, l’enjeu de ce duel était davantage la manière que le résultat tant ce dernier paraissait acquis d’avance au Français. En effet, même si, selon l’expression consacrée en boxe, il ne faut jurer de rien, le pedigree, somme toute assez modeste de son rival, ne laissait guère augurer de surprise du siècle quant à l’issue de la confrontation. Dès lors, il fallait surtout, à Solide, se montrer brillant et expéditif, histoire de séduire et de convaincre les téléspectateurs du géant ESPN qu’il est bien la terreur annoncée en super-moyens et un postulant légitime au titre mondial et donc un challenger crédible de Saul Canelo Alvarez, le détenteur des quatre ceintures majeures de la catégorie. A fortiori après avoir claironné çà et là que l’épouvantail mexicain ne lui faisait pas peur.

Joignant le geste aux bonnes intentions, le quart de finaliste des Jeux de Rio démarrait en trombe et proprement les hostilités en alliant savamment mobilité et réactivité. Trente secondes plus tard, la messe commençait déjà à être dite avec un crochet gauche au menton qui envoyait DeAndre Ware sur son séant. Tout en esquives rotatives avec un bras avant dévastateur délivré sous tous les angles, travaillant en permanence mais avec une dose de patience qui lui faisait parfois défaut par le passé, le Tricolore se révélait étincelant. Mais disons tout de même que la faiblesse de l’opposition incitait à la relativiser quelque peu sa performance au demeurant remarquable. Il foudroyait d’ailleurs avec une droite le local qui allait de nouveau au sol dans le round suivant. Ouvert à l’arcade sourcilière suite à un coup de coude ou de tête, on ne sait, Christian M’Billi, d’autant plus désireux d’en finir prestement, continuait d’imposer son pressing infernal et parachevait son œuvre de destruction massive en acculant son contradicteur dans les cordes et en le contraignant à poser un genou à terre avant que l’arbitre n’arrête là les frais.

Viser le Graal en 2023

Un succès net et sans bavure. Reste, à présent, pour l’élève de Marc Ramsay, à franchir les ultimes marches qui le séparent encore d’une opportunité planétaire. Il fait désormais indiscutablement partie du gratin. En atteste son rang de numéro trois en WBC. Néanmoins, on aimerait le voir à l’œuvre face à de véritables cadors - David Benavidez, Caleb Plant et consorts - qu’il n’a, pour l’instant, encore jamais affrontés ne serait-ce que parce que conscients du danger, les intéressés prennent un malin et lucide plaisir à l’éviter.

Toujours est-il le Canadien d’adoption a répondu présent en faisant parfaitement qu’il avait à faire. Il a été spectaculaire tout en livrant une prestation construite et intelligente, sans déchet ni errement défensif. De quoi le confirmer dans son légitime souhait de viser le Graal en 2023. C’est à cette fin que son promoteur, Camille Estephan, s’est lié à la société Top Rank et à la chaîne ESPN pour offrir à son protégé la visibilité qui lui fait encore défaut, le privant ainsi d’une reconnaissance que son talent justifierait pourtant amplement.

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