Christ Esabe, le talent n’attend pas

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Champion de France amateur cadet, junior et enfin, senior, en février dernier, l’Yvelinois (4 v) a réussi l’exploit, le 20 octobre, à Monaco, de se parer, à seulement dix-neuf ans et à l’issue de son quatrième combat chez les rémunérés, du titre national professionnel des plumes. Pour cela, il a dominé aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 99-91), le valeureux Jamie Bidwell (5, V, 1 n, 4 d). Tout simplement époustouflant.

Champion de France amateur cadet, junior et enfin, senior, en février dernier, l’Yvelinois (4 v) a réussi l’exploit, le 20 octobre, à Monaco, de se parer, à seulement dix-neuf ans et à l’issue de son quatrième combat chez les rémunérés, du titre national professionnel des plumes. Pour cela, il a dominé aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 99-91), le valeureux Jamie Bidwell (5, V, 1 n, 4 d). Tout simplement époustouflant.Champion de France amateur cadet, junior et enfin, senior, en février dernier, l’Yvelinois (4 v) a réussi l’exploit, le 20 octobre, à Monaco, de se parer, à seulement dix-neuf ans et à l’issue de son quatrième combat chez les rémunérés, du titre national professionnel des plumes. Pour cela, il a dominé aux points, à l’unanimité des juges (100-90, 100-90, 99-91), le valeureux Jamie Bidwell (5, V, 1 n, 4 d). Tout simplement époustouflant.

Christ Esabe entamait le combat comme on le connaît : avec une aisance gestuelle remarquable. Ses coups jaillissaient, à la fois tranchants et fluides. Sa posture était à l’unisson, avec des esquives rotatives d’école et des pas de retrait opportuns, tantôt dans l’axe, tantôt au tournant. Le tout sans arrêter de boxer puisqu’il délivrait notamment des uppercuts alors que son rival continuait de marcher sur lui. De fait, Jamie Bidwell ne s’en laissait pas compter. Moins flamboyant techniquement que son contradicteur mais extrêmement volontaire, il n’hésitait pas, à chaque fois qu’il le pouvait, à planter quelques banderilles avec son crochet du droit à la face sans omettre de viser régulièrement le corps. Le Normand jouait crânement sa partition en avançant sans cesse, histoire de casser la distance et d’imposer un mano a mano de près.

Le sociétaire du BAM Les Mureaux avait pertinemment conscience qu’il convenait de ne pas accepter la bagarre mais, au contraire, d’être mobile et de combiner en exploitant au maximum sa formidable vitesse de bras. Ce qu’il faisait avec une maturité impressionnante. Au point que son coin lui disait simplement de « continuer comme ça », certes en misant sur son jab. Jamie Bidwell n’avait d’autre solution que de travailler encore et encore en puissance, tête contre tête, pour tenter d’étouffer le Francilien. Cependant, ce dernier avait les armes pour ne pas se laisser enfermer ni acculer dans les cordes. Pour cela, il enchaînait avec brio et parvenait à recréer de l’espace entre lui et son opposant toujours aussi entreprenant et constant dans l’effort mais qui s’exposait - les ecchymoses sur le pourtour de son œil droit en attestaient - et était nettement moins précis que le Muriautin.

« Ne pas prendre la grosse tête »

Christ Esabe multipliait des fulgurances qui ne pouvaient que susciter l’admiration. Surtout, il mettait fin au doute dont il était l’objet : en l’occurrence, sa capacité à tenir la distance et le terme des dix rounds. Sans jamais tomber dans la facilité ni nourrir de complexe de supériorité, il ne se désunissait nullement et, au contraire, en décousait invariablement sur les jambes avec l’aisance et la lucidité d’un vieux briscard. Quant à Jamie Bidwell, il avait le bon goût de ne pas renoncer et de maintenant son pressing. Cependant, sa stratégie était trop sommaire et prévisible pour inverser le cours d’une confrontation dont le gain ne pouvait qu’échoir à l’Yvelinois. Lequel, une fois la ceinture autour de la taille, promettait de ne pas « prendre la grosse tête ». De son côté, le Rouennais avait l’élégance de reconnaître sa défaite et de féliciter son vainqueur, au micro de la chaîne L’Équipe : « Christ est un très bon technicien. Il a appliqué son plan de A à Z. Il n’y a rien à dire. Franchement, respect. »

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