Le 26 janvier, à Paris, la ministre des Sports et des JOP, Amélie Oudéa-Castéra, ainsi que Brigitte Henriques et Marie-Amélie Le Fur, respectivement Présidentes du CNOSF et du CPSF, et Tony Estanguet, Président du Cojo de Paris 2024, ont présenté leurs vœux aux monde du sport. Des discours hautement programmatiques.
Alors que nous sommes dans « des temps que l’on sait exigeants et importants pour notre sport », la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra a formulé un triple vœu « pour la famille du sport ». Tout d’abord, un vœu de réussite alors que « 2023 est placée sous le signe d’une série de grands évènements sportifs internationaux et de test-events ». Outre leur parfait déroulement organisationnel et logistique, il s’agira « d’aider les athlètes à ne pas avoir peur. Pour cela, il y a deux dimensions sur lesquelles on doit être absolument attentifs : d’une part, une préparation la plus impeccable possible sur le plan physique, technique, tactique et mental ; d’autre part, constituer autour d’eux un environnement serein où la violence et l’emprise n’ont pas leur place, où on les tient à distance des affaires, des petites phrases et des divisions. »
La ministre a, par ailleurs, tenu à associer le sport d’en bas : « Dans cette réussite, je veux aussi penser aux petits événements, à ces petits tournois de quartier et de club, à ces courses solidaires (…) qui sont un peu le sel de notre vie sportive. J’ai une pensée pour ce sport amateur qui transmet et pour les bénévoles. »

Le tout sous l’égide des fédérations, du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et du Comité paralympique et sportif français (CPSF) qui « œuvrent pour le développement de la pratique, la haute performance et le haut niveau, l’évolution de notre gouvernance et pour toute une série de transformations nécessaires : la prévention de toutes les formes de violence, l’accompagnement des victimes, l’affirmation du rôle social des clubs, la modernisation des équipements sportifs… »
Si les fédérations sont « les vaisseaux amiraux du sport français et de la pratique sportive encadrée », la ministre entend changer de paradigme en « cassant un certain nombre de silos » que ce soit, justement, entre le sport encadré et le sport loisir marchand ou encore, entre les clubs et l’école en créant des passerelles… qu’ont déjà empruntées les clubs de la FF Boxe via le temps périscolaire et l’UNSS mais pas seulement.
Le deuxième vœu ministériel est celui de la confiance à l’adresse d’un « sport français aujourd’hui chahuté par une certain nombre de crises et de scandales ». Et de plaider pour « un mouvement du sport vers plus d’éthique, de transparence et de responsabilité », lequel « est inéluctable pour notre bien à tous ». Une dynamique qui impose « d’aller au bout des réformes incluses dans la loi du 2 mars 2022, laquelle pose la parité, le vote des clubs, des exigences renforcées de transparence et ouvre la gouvernance du sport à nos athlètes et à nos arbitres ».
« Créer une montée en puissance du continuum éducatif avec du sport au cœur de tout cela »
Enfin, le troisième vœu cible la croissance du sport français à l’heure « de la prégnance excessive des écrans et où la sédentarité coûte 17 milliards d’euros à la collectivité ». « Il faut absolument que l’on arrive à mieux impacter la jeunesse, à créer cette montée en puissance du continuum éducatif avec du sport au cœur de tout cela, du primaire à l’université », a suggéré Amélie Oudéa-Castéra. Est en jeu, ici, « la transformation de notre cadre de vie qui doit être mieux ouvert à l’activité physique et sportive ». Elle commande « d’aller plus loin et plus vite dans la fortification de notre modèle économique et de l’emploi sportif » avec « une montée en puissance des jobs d’éducateur sportif dans les territoires et la féminisation ». Et ce, afin « d’être au rendez-vous de la demande de plus de sport et d’une vie en meilleure en santé » mais également de « ne pas rater le rendez-vous que nous avons avec l’inclusion sociale, le développement des sports et des structures para-accueillantes ». La Fédération française de boxe n’a raté cette occasion en instaurant la Prescri’boxe afin de faire siennes les opportunités qu’offre du sport sur ordonnance.
A ce titre, le CPSF engagera, de son côté, en 2023, la formation de 3 000 clubs inclusifs afin qu’ils accueillent des personnes en situation de handicap. Certes, comme l’a rappelé sa Présidente, Marie-Amélie Le Fur, cela ne représente que 1,8 % des clubs fédéraux mais l’ambition est de faire de ces derniers « l’instrument du sport pour tous »,mû par « la conviction que collectivement, nous pouvons générer un mouvement très fort pour le para-sport et assurer notre utilité sociale et sportive pour le plus grand nombre et les personnes en situation de handicap ». C’est là, en outre, une manière « d’armer les politiques publiques d’une dimension para-sportive indispensable » alors que la première Journée paralympique, qui s’est tenue, à Paris, le 8 octobre, a été couronnée de succès. La FF Boxe s’est depuis longtemps inscrite dans cette dynamique, elle qui ne cesse de promouvoir l’handi-boxe en formant ses encadrants à cette pratique.
Brigitte Henriques, Présidente du CNOSF, a tout autant insisté sur le vivre ensemble consubstantiel à la pratique des activités physiques : « Que serait notre société sans ses 150 000 clubs qui contribuent tellement à notre cohésion sociale, y compris dans nos villages quand il n’y a plus de boulangerie ni de café et qu’ils permettent aux gens de se retrouver ? Nos associations sportives sont le troisième lieu d’éducation de notre jeunesse après la famille et l’école. » D’où le commandement de « faire nation par le sport ». Les club de boxe sont, à l’évidence, un maillon de cette noble cause.
« Mieux armer les fédérations dans les mutations qu’elles vivent »
A cette noble fin, le CNOSF a un rôle de vigie : « La responsabilité qui nous incombe à tous est celle de défendre un sport propre et exemplaire qui protège nos licenciés et nos enfants, avec une tolérance zéro pour toutes les formes de discrimination et de violence ». Ce à quoi la FF Boxe veille avec une totale célérité en ayant mis en place les mécanismes d’alerte exigés par le ministère. Mais, a redit Brigitte Henriques, « le CNOSF, c’est aussi un projet au service des fédérations, des territoires et des athlètes. Il met en lumière les initiatives de terrain de nos clubs, de nos bénévoles et de nos éducateurs ». Dans cette optique, le CNOSF entend « mieux armer les fédérations dans les mutations qu’elles vivent afin de les accompagner dans leur transformation économique, sociale et environnementale ». Bien sûr, la perspective des JO 2024 s’avère un véritable catalyseur pour définitivement modifier la donne. C’est pourquoi « en 2023, nous préparerons l’héritage des Jeux de 2024, un héritage à même de modifier la place du sport en France », a assuré Brigitte Henriques qui veillera, parallèlement, à « la poursuite des actions en faveur du développement de la pratique ».

Et pour ce qui est de la quête de la performance, le CNOSF a identifié « cinq points pour permettre la réussite sportive » aux Jeux : mettre les athlètes dans les meilleures dispositions et faire en sorte que la délégation soit la mieux installée possible au village olympique ; renforcer le sentiment d’appartenance avec les Week-ends Bleus ; accompagner les proches des athlètes pour qu’ils puissent être présents pendant la compétition ; faire en sorte de connaître tous nos athlètes ; enfin, les voir soutenus par un club des supporters. Un arsenal qui profitera entre autres aux pugilistes tricolores en lice à Paris, dans deux ans.
A J-547 de la cérémonie d’ouverture, Tony Estanguet, Président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo) de Paris 2024 s’est, au demeurant, réjoui que l’on ait « su construire et porter une ambition collective pour le sport français et démontrer à quel point le sport est utile à notre société et à la vie ». Dès lors, « l’un des défis de Paris 2024 est d’élargir notre communauté autour du sport français et de démontrer que le sport est une machine à solutions (pour relever) les défis de lien social ». Qui en doute encore ?