Yvan Mendy rugit encore

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Le pugiliste de Pont-Sainte-Maxence (48 v, 1 n, 6 d) s’en est allé, à Castelnau-le-Lez, battre sur le fil (115-113, 116-114, 113-115) le très valeureux Bastien Ballesta (25 v, 1 n, 1 d) et lui ravir sa ceinture IBF international de super-légers. Un verdict partagé loin de faire… l’unanimité.

Ce duel commençait comme on s’y attendait. Moins costaud physiquement et conscient que le bras de fer ne serait pas fait pour lui sourire, Bastien Ballesta débitait sous tous les angles, en tournant sans cesse et en donnant son direct du droit, lui le fausse garde. Yvan Mendy avançait, quant à lui, les mains bien hautes. Moins nombreux, ses coups étaient, en revanche, pourvus d’un impact nettement plus conséquent. Il martelait les flancs du Sudiste avant de remonter en passant derrière les gants. Néanmoins, le Lion maxipontain pâtissait de son manque d’activité quand l’Héraultais, capable de continuer à boxer en reculant, se démultipliait et ne baissait aucunement de rythme.

Le visiteur incarnait la force tranquille, marchant placidement sur le local en veillant à bloquer à satiété. On sentait que ses cross faisaient mal. Cependant, ils étaient délivrés avec trop de parcimonie pour inverser durablement le cours des débats. Certes, la quatrième reprise voyait Bastien Ballesta en découdre un peu moins sur les jambes et le Picard appuyer davantage en cassant la distance avec méthode, sans précipitation. Le cinquième opus était révélateur : l’Azuréen prenait l’initiative l’essentiel du temps mais était durement secoué dans les ultime secondes sur deux crochets à la face.

Le panache Bastien Ballesta jusque dans ses mots

Dans ces conditions, l’équation et les inconnues étaient claires : le Biterrois, fort de sa vitesse gestuelle, allait-il tenir la distance en demeurant suffisamment mobile et entreprenant pour empêcher son rival de le cadrer et donc de trouver l’ouverture ou bien allait-il finir par céder et ployer sous les assauts lourds de l’ancien champion d’Europe ? Lorsque ce dernier portait l’estocade comme dans la huitième, le fils de Patrick Ballesta, au cardio sans égal, trouvait fréquemment l’énergie pour, ensuite, désaxer et privilégier la latéralité afin d’accompagner les missiles qui lui étaient destinés. Avec, en sus, une réelle propension à répliquer en redoublant d’efforts après avoir laissé passer l’orage. Dans la dixième, on crut qu’Yvan Mendy arriverait à ses fins, malmenant durement au visage l’Occitan qui ne s’en laissait pas compter et, une nouvelle fois, remisait imperturbablement. A ceci près que les touches les plus nettes et les plus puissantes étaient depuis un bon moment l’apanage de l’élève de Giovanni Boggia. Ce que les juges firent le choix de privilégier aux dépens de la fréquence effectivement supérieure de celles de l’Azuréen.

Empli d’une déception compréhensible, Bastien Ballesta avait du panache jusque dans ses mots : « Je ne comprends pas trop la décision. Je pensais en avoir fait assez. Malheureusement, c’est comme ça… En boxe, il y a des désillusions. C’est très dur à encaisser mais je reviendrai, j’espère. Il faut respecter Yvan pour toute sa carrière qu’il a faite. » Réponse de l’intéressé : « Je tenais à féliciter Bastien parce que c’est un bonhomme. Il ne s’est pas défilé. Franchement, grand respect à toi. Ce soir, c’est la boxe qui a gagné. »

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