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Les finales des Championnats de France amateurs (CFA) seniors masculins, qui ont eu lieu à Rochefort, le 22 février, n’ont aucunement bouleversé la hiérarchie ni réellement apporté d’enseignements supplémentaires à l’encadrement. Lequel sait pertinemment que les Jeux de Tokyo s’annoncent moins fastueux que ceux de Rio.
 
 
Ce cru 2019 était, bien sûr, placé sous le signe des JO de 2020. Ce qui explique, paradoxalement, que les meilleurs (Sofiane Oumiha, Billal Bennama ou encore, Jordan Rodriguez) n’avaient pas été alignés. En effet, plutôt que de confirmer leur suprématie nationale que personne n’était vraiment en mesure de leur contester, le staff a préféré qu’ils continuent à s’aguerrir sur la scène planétaire en participant à divers tournois lors desquels ils étaient, de surcroît, susceptibles de s’étalonner face à des rivaux qu’il recroiseront sur la périlleuse route censée les mener à la qualification pour Tokyo.
 
 
Il n’en reste pas moins que même sans ces têtes d’affiche, ce rendez-vous hexagonal était loin d’être inintéressant. D’abord parce des membres de l’équipe de France, et non des moindres, avaient répondu présent, à l’image de Djamili Dini Aboudoou Moindze (Coudekerque Ring) qui s’est paré, en +91 kg, de sa quatrième couronne devant le valeureux mais inexpérimenté Mattar Garcia (BC Montpellier). Et ce, dans un style assez inhabituel pour lui, c’est-à-dire en enclenchant sans cesse la marche avant et non, comme à son habitude, en contre-attaquant. Avec, à la clef, une appréciable victoire alors que l’opposition était réelle. En -69 kg, Milan Lamin Prat (C Positif), lui, est aisément venu à bout de son copain d’entraînement, Victorien Monny (Stade Troyen), en ayant l’intelligence de tourner, de garder ses distances et de refuser le bras de fer que l’Aubois, plus trapu, voulait lui imposer.
 
Christ Esabe, quel talent !
 
Autre succès probant, celui de Gaétan Ntambwe (BC Héninois), en -81 kg, aux dépens de Mamadou Bakary Diabira (CVGA Saint-Maur). Tactiquement, l’élève de Mohammed et Mehdi Nichane, qui n’en finit pas de progresser, a su parfaitement exploiter les largesses défensives de son contradicteur pour s’imposer avec la manière et être désigné meilleur boxeur de ces finales. Une distinction à laquelle aurait pu prétendre le tout jeune (18 ans) et brillantissime Christ Esabe (BAM L’Héritage) qui a surclassé, par sa vista, son aisance technique et son coup d’œil, David Prince (Lille Ring United). Le seul tort de l’Yvelinois : évoluer dans la même catégorie que l’indéboulonnable Sofiane Oumiha, celle des -60 kg… Ce qui explique, même si rien n’est décidé, ses velléités de passer rapidement professionnel et de ne pas attendre l’échéance de Paris 2024. Mais quel talent !
 
 
Plusieurs Tricolores n’ont pas non plus failli, du moins sur le strict plan du résultat : Enzo Grau (Boxe 85) dont l’activité constante et la volonté de désaxer sans se découvrir ont eu raison de Riad Labidi (Pugil’Istres BC) en -56 kg ; Bengoro Bamba (BC de Garges) qui a conquis, en -75 kg, sa deuxième ceinture nationale en battant Christophe Fataki (Lille Métropole BC des Flandres) au terme d’une duel par moments insipide tant il a été haché par les accrochages ; Yanis Menah (Ring Berjalien) qui a fait parler son expérience pour dominer le prometteur Jeremy Dupetimagneux (BC Castelneuvien) en -64 kg ; Rakyb Mohamed Radji (Ariane BC) qui est monté en -52 kg pour réaliser le doublé devant le même adversaire que la saison dernière, le vaillant Adrien Liégeois (Olympique Maxois), de nouveau victime de sa boxe trop prévisible.
 
 
En ce qui concerne plus particulièrement ces deux derniers vainqueurs, quelque peu écartés par les entraîneurs nationaux pour insuffisance de performance, ils espèrent bien avoir inversé la tendance et remis les pendules à l’heure. Tout comme Rany Hadj Aissa, devenu pour la première fois champion de France senior des -91 kg en devançant sur le fil l’entreprenant Aime Herkati (Boxing Beats Aubervilliers) et qui aspire désormais à un destin en bleu.
 
Trop de mains basses
 
Pas sûr que leurs espoirs soient comblés car nul n’est censé ignorer la règle : un titre de champion de France ne confère pas automatiquement le droit, pour celui qui s’en est emparé, d’être aligné dans les grands championnats. Il est simplement une invitation, pour la DTN, à voir à l’œuvre les intéressés lors de stages nationaux et de matchs pays à pays ou de tournois à l’étranger, histoire de confirmer ou d’infirmer ses premières impressions.
 
 
Et ce, dans un contexte où la priorité absolue est, légitimement, de faire la part plus belle à ceux qui ont de réelles chances de valider leur billet pour le Japon et, mieux, d’y viser une médaille. Or, il n’est pas certain, au vu de ce que les uns et les autres ont montré en Charente-Maritime, que la porte s’ouvre pour tout le monde. Le staff s’est notamment ému du nombre de pugilistes qui continuent de boxer les mains basses, de leur incapacité récurrente à ne pas se laisser submerger par l’enjeu ou, tout simplement, du manque d’efficacité et de continuité de leurs actions. En somme, d’être encore bien éloignés des standards internationaux.
 
Par Alexandre Terrini
 
Mis en ligne par Olivier Monserrat-Robert
 
Crédit images - Karim de la Plaine

 

 

 

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