Jordan Rodriguez avec un bras

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Le 26 mars, chez lui, à Bourgoin-Jallieu, le Réunionnais (6 v) a réussi l’exploit de conserver son titre national des plumes en battant aux points, sur décision partagée (97-94, 98-92, 94-96) le vaillant Tony Kim Batreau (3 v, 2 n, 1 d). Un exploit au regard de la grave blessure qu’il a subie peu avant la mi-combat.

Jusqu’à ce que le scénario bascule dans l’imprévisible et ne vire au cauchemar pour lui, le Berjallien avait un plan. « Le but était de contrer Tony Kim Batreau en allant le chercher et en le provoquant, raconte-t-il. Et ce, soit en déclenchant le premier pour qu’il en fasse de même, soit en le faisant attaquer pour remiser dans le même temps. Tout s’est bien passé au début… »

Puis vint la fin de la quatrième reprise quand, en voulant asséner un uppercut, l’Isérois d’adoption vit son coude gauche heurter violemment celui de son rival qui avait pris soin de monter les mains en guise de moyen de défense. Outre la violence du choc et de la décharge électrique ressentie, c’est la lésion qui importe : en l’occurrence, une rupture du tendon du long biceps, lequel a eu tôt fait de se recroqueviller. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que dès lors, l’ancien membre de l’équipe de France amateur ne put plus se servir de son poing gauche, dans l’incapacité soudaine qu’il était ne serait-ce que de plier l’articulation.

Dès lors, le local, qui a puisé très loin pour ne pas abandonner, a continué à en découdre uniquement avec sa droite, en rentrant le côté gauche de son visage dans son épaule pour mieux le protéger. Le tout en multipliant les esquives rotatives, les blocages, les pas de retraits et les dégagements latéraux.

C’est là que les avis divergent et s’opposent. Lui considère en avoir assez fait pour ne pas se voir retirer sa ceinture : « Pour moi, j’ai gagné. Je me suis adjugé les quatre premiers rounds puis j’ai mis une autre stratégie en place à partir du septième tout en délivrant les touches les plus nettes. Certes, il y avait moins d’intensité dans ma boxe que dans celle de mon adversaire mais je prenais peu de coups, en tout cas moins que lui. J’ai géré. »

Le choix de passer sur le billard

Tony Kim Batreau voit les choses autrement. « J’ai été attentiste pendant les deux premiers rounds pour observer et voir comment il fonctionnait, explique-t-il.. J’ai commencé à bien me réveiller au troisième. Et quand il s’est blessé, il n’a quasiment plus boxé, si ce n’est parfois en contre, avec son bras arrière. Il n’a fait que reculer et esquiver tandis que moi j’avançais, je donnais des jabs et des directs aussi bien au corps qu’à la face. Et ce jusqu’au dixième .On m’a déclaré perdant mais je pense vraiment l’avoir emporté car j’ai été le plus actif et le plus percutant. J’ai un style offensif et le but était de lui imposer un pressing constant. » A vingt et un ans, l’Azuréen, qui a eu le mérite de relever le défi alors que personne ne se bousculait au portillon pour défier le tenant, espère avoir une autre opportunité nationale.

De son côté, le champion de France a fait le choix de passer sur le billard, le 7 avril, « pour retrouver toute ma puissance et ma mobilité. Je ne veux pas prendre de risque pour l’avenir », justifie-t-il. Avec l’ambition de revenir aux affaires d’ici trois bons mois et, si tout se passe bien, de passer ensuite à l’échelon européen. On le lui souhaite.

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