Tournoi présélection France 2024  : Estelle Mossely et Davina Michel aux Jeux européens

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La compétition, qui se déroule à Saint-Quentin (02) et doit permettre de désigner les Tricolores qui brigueront une qualification olympique lors des prochains Jeux européens, a démarré sur des bases élevées, ce vendredi 3 février. Et commencé à livrer son verdict.

C’est à Wassila Lkhadiri (BAM L’Héritage) et à Ambrine Zitouni (Toulouse Bagatelle) (-50 kg) qu’il revenait d’ouvrir le bal. Plus rapide de bras , l’Yvelinoise prenait l’ascendant grâce à son meilleur timing et à sa faculté à boxer en séries et à varier les cibles. Vaillante mais dépourvue de puissance, la Toulousaine restait en face et acceptait l’épreuve de force au risque d’être comptée comme dans la deuxième reprise. De son côté, la Francilienne durcissait les débats quand il le fallait pour l’emporter logiquement.

La deuxième confrontation entre Rim Bennama (Blagnac BC) et Romane Moulai (Challenge Boxing) (-50 kg) était très attendue et un remake de la dernière finale des CFA, en décembre. Comme prévu, la Phocéenne cassait la distance mais, contrairement à il y a deux mois, sans se jeter et en procédant avec discernement. Elle touchait de plein fouet l’Occitane qui tardait à se libérer et ne parvenait pas à se protéger en donnant uniquement son bras avant en piston. Plus incisive, la Marseillaise esquivait à merveille et passait sa droite lourde. A la mi-combat, la Blagnacaise lâchait enfin les chevaux et faisait valoir sa vitesse de bras au service de sa fluidité gestuelle. A la clef, une efficacité retrouvée. Outre sa propension à davantage combiner, elle se montrait un tantinet plus précise que son adversaire. Un sursaut sur le fil qui lui permettrait d’inverser in extremis la tendance.

photo : Karim Foudil

Billal Bennama (Blagnac BC) (-51 kg) succédait à sa sœur dans la carré magique. D’emblée, il se rendait la tâche plus facile en prenant ostensiblement les devants. Pour cela, il imprimait le rythme des hostilités en produisant des accélérations avec une régularité de métronome. Sa prestation virait à la démonstration même si, en face, Enzo Borrel s’efforçait de remiser du mieux qu’il pouvait tout en tournant. Mais outre leur prévisibilité, ses coups trouvaient le vide ou arrivaient en bout de course tant le Blagnacais était mobile et difficile à cadrer. Dans ces conditions, la victoire lui revenait sans surprise.

Rim Bennama sur le fil, Delphine Mancini de retour

Delphine Mancini (BC Vigneux) (-54 kg) effectuait son retour en amateurs, trois mois après avoir cédé son titre continental EBU des coqs à Maïlys Gangloff. Et, tout comme le vélo, la boxe olympique, cela ne s’oublie pas. Visiblement à son aise, l’Essonnienne ne confondait pas vitesse et précipitation et se montrait la plus tranchante en délivrant les frappes les plus nettes. De son côté, Cyndelle Bachelet (Le Noble Art de Rouen) semblait ne pas trouver la solution tactique. Négligeant le travail de feinte, elle ne créait aucune indécision quant à ses intentions. Elle attaquait en ligne, sans désaxer le buste ni déclencher en chemin, si bien qu’une fois arrivée en corps à corps, elle se faisait fréquemment contrer par la Francilienne qui raflait la mise.

Dans un duel de fausse gardes, Coletivi Yetongnon (CAM Bordeaux) et Caroline Cruveillier (Pugil’Istres Boxing) (-54 kg) se sont longtemps neutralisées dans un mano a mano de près. Si la seconde est partie sur les chapeaux de roue, la première a ensuite rapidement élevé son niveau de jeu. Mais, au fil des minutes, l’Azuréenne prenait un léger ascendant en réussissant mieux à aller au bout de ses actions au contraire de la Bordelaise qui, lorsqu’elle trouvait sa cible, n’en profitait pas toujours pour pousser l’Istréenne dans ses retranchements et enfoncer le clou. Pour autant, les débats étaient équilibrés et Caroline Cruveillier obtenait les faveurs des juges en étant légèrement plus impactante dans les moments-clefs.

photo : Karim Foudil

Point d’orgue de cette session initiale, la rencontre au sommet entre Estelle Mossely (Boxing Lyon United) et Rima Ayadi (BAM L’Héritage) (-60 kg) qui se connaissent sur le bout des gants ou presque pour les avoir mis à plusieurs reprises par le passé. Dès le gong libérateur, la Muriautine tentait d’imposer le pressing et, ainsi, d’étouffer les velléités de sa contradictrice. Un louable entrain que l’arbitre se chargeait néanmoins de tempérer en la rappelant plusieurs fois à l’ordre pour des accrochages ou parce qu’elle partait gaillardement à l’assaut tête basse. Surtout, ses velléités ne mettaient, au demeurant, pas à mal la championne olympique de Rio qui faisait parler sa panoplie technique plus complète ainsi que sa capacité à en découdre en mouvement. La sociétaire de Lyon United portait pour l’essentiel l’estocade à distance, sa droite en ligne étant une merveille du genre. A force d’avancer et de reculer en permanence, elle empêchait la digne représentante du BAM L’Héritage de parvenir à ses fins. Néanmoins, en battante organisée qu’elle est, Rima Ayadi plaçait plusieurs fois sa gauche au visage. Des fulgurances qui n’entravaient en rien le succès mérité d’Estelle Mossely. Qui décrochait son billet pour tenter de se qualifier pour Paris 2024 dans la mesure où la catégorie ne comportait que deux athlètes en lice.

Même scénario en -75 kg, toujours chez les féminines, où Davina Michel (BC Garges-lès-Gonesse) et Solana Ayivi (Neuilly-sur-Marne BC) bataillaient pour décrocher le précieux sésame. La médaillée de bronze mondiale faisait son retour après de longues semaines de convalescence consécutives à une opération à l’épaule. Certes, il lui fallait encore retrouver la totalité de ses repères mais forte de son expérience et de son bagage technico-tactique supérieur, elle marquait assez vite son territoire. Solana Ayivi ne fuyait pas mais n’avait pas forcément toutes les armes pour rivaliser et se montrait quelque peu brouillonne. Le match était un peu trop haché et consacrait Davina Michel qui pouvait voir l’avenir enfin sereinement.

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