Roi des poids super-plume WBO, l’Ukrainien Vasyl "High-Tech" Lomachenko a conservé son titre WBO des super-plume en battant par abandon à l’appel du septième round le Cubain Guillermo "Le Chacal" Rigondeaux, la nuit dernière au Madison Square Garden, à New York (États-Unis). Cette confrontation de gauchers revêtait un intérêt exceptionnel, tellement il est rare – c’est la première fois - de voir deux double champions olympiques en venir aux poings chez les rémunérés, mais elle a finalement laissé les aficionados du noble art sur leur faim.

En effet, Lomachenko (29 ans ; 1,68 m ; 10 victoires, dont 8 avant la limite et une défaite aux points contre le Mexicain Orlando Salido), qui a gagné 396 de ses 397 combats chez les amateurs, a combattu tout seul. Rigondeaux (37 ans ; 1,62 m ; 17 victoires, dont 11 avant la limite, 1 échec et un no- contest), pourtant invaincu (son dernier revers remonte à 2003) chez les pros et pas le premier venu, a reçu une véritable leçon de boxe et n'a jamais été en mesure de pouvoir décrocher le titre WBO des super-plume que Lomachenko remettait en jeu pour la quatrième fois. Le Cubain (champion WBA des super-coq), qui n’avait rien à faire dans le quadrilatère à ce poids-là face à Vasyl Lomachenko, a été dépassé dans tous les domaines très tôt dans le duel, après avoir fait un peu illusion dans la première reprise. Habituellement le roi de l’esquive, il n’a jamais été en mesure de repousser son vis-à-vis, s’est montré très passif et, enfin, a fini par rendre les armes en prononçant « No Mas » (« Assez »), semble-t-il en raison d’une blessure à la main. Une fois encore, le fausse-garde natif de Bilhorod-Dnistrovskyi (il vit à Oxnard en Californie), excellent défensivement et très puissant, a offert un concert de technique et fait montre d’une occupation parfaite de l’espace. Une statistique résume le déséquilibre entre les deux hommes : Lomanchenko a donné 55 coups quand Rigondeaux a été limité à seulement quinze coups. « Je crois que je devrais changer mon nom pour NoMaschenko », a lancé l’Ukrainien après sa victoire. « C'est un grand boxeur, c'est un roi, mais ce n'est pas une grande victoire pour moi », a ajouté celui qui vise en 2018 l'unification de la catégorie. « Il les frustre lorsqu’il commence à attaquer. On dirait qu’il va leur passer le K.-O., et ils abandonnent parce qu’ils ne sont pas en mesure de répondre à ses coups », a affirmé le promoteur Bob Arum à propos de Lomachenko. « J'ai perdu, pas parce que j'ai changé de catégorie, mais parce que je ne pouvais plus me servir de ma main gauche à partir de la deuxième reprise », a avancé, sans conviction, Rigondeaux.
Par Olivier Monserrat-Robert