Du ring à la maison : comment bien s’entraîner en restant chez soi (2)

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Rassurez-vous, la FF Boxe n’aspire aucunement à faire de ses licenciés des boxeurs de salon ! Simplement, en ces temps de confinement, il est essentiel de pouvoir et de savoir comment continuer à avoir une activité pugilistique. Dans cette optique, nous vous proposons, sous l’égide de Mehdi Nichane, entraîneur national et coordonnateur performance 2024, une série de tutoriels hebdomadaires alternativement axés autour de trois thématiques complémentaires : le renforcement musculaire, l’amélioration des capacités cardioventilatoires et enfin, la technique du noble art. C’est parti !

L’ambition de ces tutoriels est d’être didactiques en faisant simple et efficace… avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec du matériel basique à la disposition de tous. Et ce, pour vous aider à conserver une condition physique minimale, à entretenir les automatismes acquis et à poursuivre les apprentissages. En effet, la règle est connue : en sport, un arrêt prolongé de l’activité rime invariablement avec régression.

L’échauffement

De manière générale, l’échauffement a vocation à préparer l’organisme à l’effort qui va suivre tout en ayant une visée prophylactique. En d’autres termes, il permet d’éviter la survenue de blessures (tendineuses, musculaires ou articulaires) provoquées par un effort immédiat trop intense, voire violent.

Matériel requis  : 1 corde à sauter + 1 élastique.

> Phase n°1 : le déverrouillage articulaire

Le but est de solliciter les principales articulations de l’organisme en effectuant des rotations circulaires (dans les deux sens) mais aussi d’avant en arrière. Et ce, en commençant par le bas et en remontant dans l’ordre suivant : chevilles, genoux, hanche, épaules, coudes, poignets et rachis cervical (cou). Chaque articulation doit être mobilisée environ une quinzaine de fois. Le tout pendant une durée totale de trois à quatre minutes en restant sur place.

> Phase n°2 : travail de corde à sauter

Cet exercice, en plus du travail de coordination qu’il requiert, permet d’augmenter progressivement le rythme cardiaque tout en sollicitant à la fois les membres inférieurs et supérieurs. Il doit durer environ cinq minutes.

Pour les pratiquants en loisir, il consiste à sauter à la corde pendant cinq minutes de manière libre, c’est-à-dire selon ses sensations et sans alterner les modalités. Les compétiteurs, eux, peuvent intégrer des changements de rythme même si l’exercice se fait, là encore, en autorégulation. Il est également possible d’inclure des variantes sous la forme d’une alternance pied gauche-pied droit et de sauts en position antéro-postérieure avec déplacements avant-arrière.

> Phase n°3 : travail avec un élastique

Outre le renforcement musculaire qu’elle favorise, l’utilisation d’un élastique stimule de manière optimale le système nerveux grâce à la tension constante et variable de cet accessoire. Par là-même, elle améliore la mobilité articulaire.

Chaque exercice est effectué de manière ample, lentement et toujours en contrôle, autrement dit, sans à-coup. Et ce, sur une fréquence d’une dizaine de mouvements par bras et par variante.

- Travail des rotateurs externes : on prend l’élastique avec une extrémité dans chaque main, les bras à 90 degrés et les coudes toujours collés aux côtes. On enchaîne des mouvements d’ouverture et de fermeture avec les bras que l’on écarte puis que l’on ramène.

- Travail de poussée simultanée : on fait passer l’élastique dans le dos et sous les aisselles. Chaque main en saisit l’une des deux extrémités. Les bras sont repliés à hauteur des épaules et effectuent simultanément une extension pour arriver, en position finale, à être tendus et parallèles au sol.

- Travail d’élévation frontale et latérale : on coince une extrémité de l’élastique sous un pied et on saisit l’autre extrémité dans la main que l’on garde le long du corps. Le mouvement consiste à lever le bras tendu jusqu’à ce qu’il soit parallèle au sol (à 90 degrés) et que l’élastique soit, bien sûr, en tension. Il s’agit là d’une élévation frontale. Elle s’accompagne obligatoirement d’une variante qui se résume à effectuer un mouvement identique sur le côté, le bras étant alors perpendiculaire à la hanche. Ensuite, on fait la même chose avec l’autre bras.

- Travail des triceps : on place une main derrière le dos, dans la partie basse, au niveau des lombaires. Elle tient l’une des extrémités de l’élastique. L’autre main vient derrière la tête et se saisit de l’autre extrémité. Puis, on tend le bras vers le plafond afin de mettre en tension le triceps tandis que l’autre bras reste fixe et ne bouge pas pour faire office de point de fixation. Là encore, au bout d’une série, on change de bras et l’on inverse les rôles.

- Travail de tirage et de fixateur des omoplates : on prend l’élastique que l’on fait passer derrière une poignée de porte (fermée !). On se place à distance de la porte tout en saisissant dans chaque main l’une des deux extrémités de l’élastique, lequel ne doit ni pendre ni être en tension. Puis, on tire l’élastique vers l’arrière, des deux côtés, avec chaque bras en faisant en sorte que le coude soit toujours serré et en contact avec le buste. On fait ensuite le même exercice sous une autre forme : au lieu que le coude demeure le long du tronc, il convient, au contraire, de l’ouvrir jusqu’à former un angle de 90 degrés avec le buste en tirant sur l’élastique en diagonale vers le haut. On effectue ces gestes de manière alternée.

Dans les deux cas, l’écartement des jambes est légèrement supérieur à la largeur de la hanche.

- Travail de crawl : on prend l’élastique que l’on fait passer derrière une poignée de porte. On se place à distance de la porte tout en saisissant dans chaque main l’une des deux extrémités de l’élastique, lequel ne doit ni pendre ni être en tension. Puis, on effectue des mouvements de crawl avec les bras. La première série se fait dans un sens (vers l’avant) et la seconde dans l’autre (vers l’arrière). L’écartement des jambes est légèrement supérieur à la largeur de la hanche.

- Travail d’activation des obliques : on prend l’élastique que l’on fait passer derrière une poignée de porte. On se place perpendiculairement et à distance de cette dernière tout en saisissant dans la même main les deux extrémités de l’élastique. L’autre main vient envelopper celle qui tient l’élastique de façon à former un triangle avec les avant-bras. Le haut des bras est collé au corps. Toutefois, on peut également faire l’exercice les bras tendus. L’élastique ne doit ni pendre ni être en tension. On effectue alors des rotations du buste à 100 degrés vers le côté extérieur tout en tirant sur l’élastique, en conservant la position des bras et en fixant le bassin. On change ensuite de sens, ce qui implique d’inverser son positionnement par rapport à la porte pour solliciter l’autre partie du tronc.

- Travail de directs : on fait passer l’élastique dans le dos (lequel sert de point de fixation) et chaque main en saisit l’une des deux extrémités. Un bras reste en garde tandis que l’autre effectue un direct. Puis, l’on inverse.

> Phase n°4 : travail de shadow

- La première minute est consacrée à du shadow sans déplacement en balayant le répertoire des coups de boxe (direct, crochet, uppercut, jab…) sous forme de combinaisons simples. Les techniques sont effectuées en prenant son temps et en imprimant beaucoup d’amplitude dans les mouvements, en engageant la hanche et tendant au maximum le bras lorsque l’on délivre un direct. L’objectif est en effet de se concentrer sur l’exécution technique.

- Dans la deuxième minute, on introduit quelques déplacements et l’on imprime un peu de vitesse.

- Enfin, lors de la troisième minute du round, on maintient les déplacements mais en adoptant une vitesse de croisière, la même qu’en combat, toujours en variant au maximum les enchaînements. Et ce, sans omettre, si possible, les moyens de défense (blocages, esquives, rotations du buste…) pour assurer les liaisons entre deux actions (préparation d’attaque, attaque, défense, contre-attaque, défense etc.). En effet, le shadow, à l’image de la boxe, ne comprend pas uniquement les déplacements et les coups.

Alexandre Terrini

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