Radicalisation : Roxana Maracineanu ne veut pas dramatiser

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Interrogée sur le sujet, le 28 septembre, sur Europe 1, la ministre déléguée aux Sports a estimé que si la radicalisation dans le sport justifiait que l’on mette en œuvre les moyens pour l’éradiquer, il n’y avait pas non plus lieu de s’inquiéter tant que cette tendance n’était pas véritablement quantifiée.

« Ce phénomène de radicalisation, aujourd'hui, est basé sur des on-dit, sur des choses qu'il y a dans des livres qui paraissent mais il n'y a pas de données objectives pour pouvoir mesurer cette radicalisation », a déploré la ministre. Laquelle n’a pas « nié que cela existe dans certains clubs » avant de rappeler que « cette thématique est prise à bras-le-corps depuis 2015 », en particulier par ses services. « Nous avons 250 référents citoyenneté, laïcité, lutte contre le séparatisme auxquels on peut faire remonter les signalements et qui nous les remontent, a-t-elle précisé. Nous faisons des contrôles ciblés avec le ministère de l'Intérieur. Nous en avons fait à peu près 300 en 2019 et sur les 300, il y a eu seulement 5 fermetures et elles n'étaient pas expressément dues à la radicalisation. »

Pour Roxana Maracineanu, il conviendrait avant tout d’avoir des chiffres fiables : « C'est pour cela que je dis : on en parle beaucoup et la réalité du phénomène mérite d'être mesurée. Avec 16 millions de Français qui pratiquent dans un club, il est tout à fait normal que l'on retrouve des personnes qui ont eu une licence dans leur vie parmi ces personnes radicalisées. Ce qui ne veut pas dire que c'est un phénomène rampant dans le sport français. »

« Cela fait également partie des missions des cadres techniques »

Toujours est-il que de son côté, la Fédération française de boxe a fait le nécessaire. La Direction technique nationale (DTN) a en effet désigné Mahyar Monshipour comme référent pour toutes les questions d’éthique même s’il n’est pas le seul à veiller au grain. « Cela fait également partie des missions des cadres techniques, insiste Patrick Wincke, Directeur technique national (DTN) de la FF Boxe. Ils se doivent d’être attentifs à certaines déviances susceptibles de se produire. Ils ont été sensibilisés à cette question dans le cadre de divers séminaires lors desquels des associations spécialisées sont intervenues. En outre, ils ont à leur disposition des outils conçus par le ministère des Sports, en particulier des guides pratiques. Par ailleurs, leurs fonctions en régions impliquent qu’ils se rendent dans les clubs. Enfin, ils peuvent s’appuyer sur les Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS). Dans un autre registre, nous allons intégrer un module sur la radicalisation dans les différentes formations fédérales. » 

Conscients de l’enjeu sociétal d’une telle dérive, certains boxeurs, à l’image d’Hassan N’Dam N’Jikam, se mobilisent. L’ancien champion du monde WBA des moyens participera en effet, du 1er au 3 octobre prochain, au Musée national du sport et à l’Hôtel Windsor, à Nice, à une conférence en faveur de la tolérance et de la lutte contre la radicalisation dans le sport. Un séminaire au cours duquel il s’agira notamment de sensibiliser les encadrants à ces périls mais également les jeunes sportifs, pugilistes et autres.

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