Christian M’Billi a eu chaud

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Pour la première fois de sa carrière, le Français (24 v) a dû puiser loin dans ses réserves pour vaincre aux points (97-93, 98-92, 99-91) l’Équatorien Carlos Gongora (21 v 2 d.), le 23 mars, Montréal. Le Français a, par là-même, conservé ses titres WBC continental des Amériques et WBA international des super-moyens.

Les suiveurs de la boxe souhaitaient que Solide soit enfin véritablement poussé dans ses ultimes retranchements dans le carré magique pour voir ce dont il est capable lorsque la machine ne tourne pas rond comme il le voudrait et que ce n’est pas lui qui a l’ascendant de bout en bout. Comme si pareille épreuve du feu qu’ils appelaient de leurs vœux devait servir d’ultime examen de passage avant d’être déclaré définitivement légitime pour disputer un championnat du monde. Ils ont été servis.

« Le courage sauve Christian M’Billi », tirait, vendredi matin, le journal canadien La Presse. Tout est dit dans ce titre lapidaire. Car, avouons-le, si la victoire du Français ne souffre pas la moindre contestation tant il a fait parler, tout au long des dix reprises, sa puissance et son activité, il a parfois été mis sur le reculoir et même en danger. Personne n’oubliera cette huitième reprise dantesque au cours de laquelle, pour reprendre la formule d’un célèbre commentateur de rugby, les mouches faillirent bien changer d’âne. Il n’aura échappé à personne que le quart de finaliste des Jeux de Rio a vu, un moment, ses jambes commencer à se dérober.

« J'ai prouvé que je peux être champion du monde »

Alors, bien sûr, fidèle à lui-même, le démolisseur a démoli autant qu’il a pu et autant qu’il a fallu pour triompher, y compris en utilisant plus qu’à son habitude son jab. Il a même été à deux doigts d’abréger les débats dans l’ultime opus. Mais ce cent à l’heure perpétuel, sans suffisamment de variations de rythme, allié à une résistance hors pair suffiront-ils face aux tout meilleurs à l’heure de briguer un sacré planétaire ? Promoteur du Tricolore, Camille Estephan en est convaincu : « Il n’y a plus personne qui va vouloir monter sur le ring contre Christian. Carlos Gongora lui a fait mal mais il a continué à attaquer malgré tout. C’est exceptionnel ce qu’il a fait aujourd’hui. »

Et l’intéressé de renchérir : « On a fait un combat cinq étoiles. J'ai prouvé que je peux être champion du monde. J'ai prouvé que mes rêves sont atteignables. J’ai été chercher de l’énergie au plus profond de moi-même. C’est ce qui fait la différence entre un boxeur ordinaire et un champion. » Certes mais pas que. Et le tenant de confesser qu’il « n’aime pas affronter les gauchers. La plupart de mes défaites sont venues de gauchers. Carlos Gongora m’a vraiment fait mal avec ses uppercuts, c’est vrai, mais j’étais meilleur que lui depuis le début du combat. Sans mentir, j’ai revu mon travail et mes heures de souffrance à l’entraînement. J’ai pensé à mes objectifs de carrière et je me suis dit que je devais montrer mes c... » Il en faudra sûrement plus face à Saul Alvarez, David Benavidez ou Caleb Plant.

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