Mission accomplie pour Rachid Achoui

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Le 25 janvier, à Orléans, le Francilien (15 v) s’est logiquement emparé du titre national professionnel des moyens en détrônant, aux points, à l’unanimité des juges (98-92, 98-92, 97-93), le valeureux Michel Mothmora (31 v, 2 n, 29 d) qui disputait là son huitième championnat de France.

A vingt-huit ans, le sociétaire du Levallois SC savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Cela faisait trop longtemps qu’il attendait une opportunité nationale, lui qui a passé un an sans boxer, de mai 2018 à juillet 2019. Après s’être relancé en remportant deux victoires lors de combats de rentrée, histoire de retrouver des automatismes, le voici qui était au pied du mur. Bien que challenger, il attendait quelque peu pour entrer pleinement dans le vif du sujet. Il donnait son jab çà et là et l’impression de vouloir tester le tenant. Lequel répondait présent dès le départ en avançant et en concluant fréquemment les échanges à son avantage avec des coups courts de près et des enchaînements en crochets.

Néanmoins, la donne s’inverserait lentement mais sûrement à partir de la troisième reprise, Rachid Achoui exploitant mieux ses longs segments, à la fois en déclenchant de plus loin et en appuyant enfin ses attaques. Dès lors, le champion reculait mais quasiment toujours en bon ordre puisqu’il avait l’intelligence de tourner et non de ne pas simplement enclencher la marche arrière en ligne. Surtout, il s’efforçait de ne jamais cesser de répliquer, a minima avec son bras gauche en piston, parfois aussi avec sa droite en crochet ou en uppercut. Par ailleurs, en soignant les esquives rotatives, il s’épargnait un scénario qui eut pu être plus éprouvant et se mettait en situation de pouvoir remiser.

« Rachid a les armes mais il hésite encore entre plusieurs styles de boxe »

Cependant, l’Yvelinois avançait et poursuivait son pressing, certes sans étouffer son contradicteur mais en marquant de précieuses touches qui faisaient la différence sur les bulletins des juges. Il touchait tantôt aux flancs, tantôt à la face mais n’enchaînait pas suffisamment pour creuser plus amplement l’écart. L’absence de continuité dans ses actions doublée d’un déficit de puissance s’avéraient trop handicapants pour espérer abréger les débats d’autant que le Blésois veillait à bloquer les assauts de son rival. A l’actif du visiteur, toutefois, des droites à la tempe qui, à la longue, freinaient les ardeurs de Michel Mothmora. Ce dernier donnait l’impression de faiblir physiquement dans la deuxième partie de la confrontation. Ses contres se faisant moins saillants tandis que Rachid Achoui, lui, ne se privait pas d’accélérer. En dépit d’un louable baroud d’honneur dans l’ultime opus, le Blésois s’inclinait sans discussion et admettait qu’il avait eu un mal fou à s’accommoder de la grande taille de son opposant.

Entraîneur de Rachid Achoui, Youssef Barit avait conscience que tout n’avait pas été parfait dans la prestation de son protégé, quand bien même s’était-il adjugé la ceinture : « Sa performance est mitigée. Il a raté des choses. Michel Mothmora l’a perturbé. Il lui a un manqué du jus, de la confiance en lui et plus de travail au corps. Il a les armes mais il hésite encore entre plusieurs styles de boxe. »

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