Maxime Beaussire : « J’ai traversé une année 2019 très difficile »

Partager cet article sur 
Retour aux actualités

C’est l’excellente nouvelle de ce début d’année : le Français (29 v, 1 n, 2 d) défiera, chez lui, à Caen, en mars prochain, le champion d’Europe des moyens, l’Italien Matteo Signani (29 v, 3 n, 5 d) qui défendra sa ceinture par dérogation. Un nouveau départ, sur tous les plans, pour le Normand.

Vous voilà relancé avec cette échéance européenne que pas grand monde ne vous prédisait de sitôt…
Oui. Cela n’a pas été simple mais mon promoteur, Gérard Teysseron, a réussi à mener à bien les négociations. En ce qui me concerne, j’ai commencé à aller en Angleterre fin novembre, ce qui m’a fait du bien d’autant qu’après avoir fait un test ADN, j’ai découvert que j’ai plus de 50 % de sang anglais dans les veines (sourire). Cela faisant longtemps que l’aventure anglaise me tentait. Je m’entraîne au sud de Londres, avec Ryan Barrett. Je me prépare spécifiquement pour le championnat d’Europe. Pour cela, je continue d’apprendre à boxer en reculant, en contre et en mouvement, en particulier du buste et de la tête. C’est un aspect que je dois maîtriser vu mon style offensif et que j’avais déjà beaucoup travaillé avec Frank Nicotra.

Cela signifie-t-il que c’est la tactique que vous comptez adopter face à l’Italien ?
Non d’autant que le Transalpin est un boxeur qui, comme moi, aime aller au charbon. On verra ce que cela va donner. Je n’ai pas l’intention d’accepter sciemment de reculer. La stratégie consistant à avancer me convient mieux. D’abord, parce que je boxe pour moi et que sur un ring, j’ai envie de faire ce que j’aime faire. Ensuite, parce que je boxe pour les fans, le public et pour remplir les salles. Or, je sais qu’être offensif plaît beaucoup plus.

On a parfois le sentiment que votre carrière manque de lisibilité et de linéarité tant vous changez fréquemment d’entraîneur, voire de promoteur…
Vous avez un peu raison. C’est vrai que je suis allé dans de nombreux d’endroits. Je suis un globe-trotter et j’aime beaucoup bouger. En fait, je pars du principe que c’est une bonne chose de rencontrer des gens nouveaux, en particulier pour ce qui est de l’entraînement. Je m’ennuie très vite lors que je reste toujours au même endroit. Pour ce qui est des promoteurs, j’ai bien débuté avec Gérard Teysseron, avec lequel j’étais invaincu. Puis, j’ai tenté l’expérience avec Davide Nicotra, en particulier parce qu’il est lié à la chaîne L’Équipe. La première année s’est bien passée puis il y a eu ce championnat d’Europe que j’ai disputé au pied levé, en septembre 2018, à Torrelavega, contre Sergio Garcia et qui ne s’est pas soldé comme je l’aurais voulu.

« Je me sens mieux en moyens »

Soit mais c’est tout de même vous qui avez accepté de relever ce défi…C’est vrai. Je ne rejette la faute sur personne. Je pensais vraiment gagner. Je regrette de l’avoir fait car cela a vraiment plombé à la fois ma carrière et mon moral, au point d’avoir traversé une année 2019 très difficile. Cela a été compliqué.

Comment l’expliquez-vous alors que, justement, vous n’aviez rien à perdre et tout à gagner et que, de surcroît, vous ne vous êtes incliné qu’aux points en étant loin d’être ridicule…
C’est effectivement ce que tout le monde me dit mais moi, dans ma tête, la défaite est inconcevable. Rétrospectivement, je me dis que je n’avais pas les armes pour battre l’Espagnol avec seulement une semaine de préparation dans les jambes. En revanche, avec une vraie préparation, je l’ai aurais eues.

Vous n’avez plus combattu depuis le 22 juin dernier. A quoi est due cette longue inactivité ?
Après ce combat, je suis parti en vacances pendant un mois, en Australie. Fin juillet, début août, j’ai effectué trois entraînements à Brisbane, dans la salle de Jeff Horn et de Dennis Hogan. Manque de chance, alors que tout s’était super bien passé jusque-là, je me suis blessé à l’aponévrose lors de la dernière séance. Si bien que de fin août à début novembre, je n’ai pas pu courir ni boxer. Je n’ai fait que m’entretenir en faisant un peu de shadow mais sans plus.

Pourquoi avoir fait le choix de monter en moyens ?
Parce que c’était très compliqué de faire la limite des super-welters. Heureusement, en moyens, je n’ai pas perdu en vitesse de bras. Quant à la puissance, on verra si j’en ai gagné. Une chose est sûre, je me sens mieux dans cette catégorie et je ne pense pas que ma petite taille soit un obstacle. Sans, bien sûr, prétendre me comparer à lui, quand on voit que Saul Alvarez est champion du monde des mi-lourds alors qu’il ne mesure que 1,75 mètre, on se dit que rien n’est impossible.

Propos recueillis par Alexandre Terrini

Découvrez aussi
crossmenu
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram