Massi Tachour exemplaire

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Rigoureux et incisif, le Français (15 v, 4 d) a livré une prestation très aboutie pour s’emparer, sans discussion, du titre vacant de l’Union européenne des super-légers aux dépens du valeureux Italien Giuseppe Carafa (12 v, 2 n, 4 d), laminé aux points (117-112, 116-112, 116-112), le 5 novembre, à Levallois.

Fidèle à lui-même, Massi Tachour, pas du genre à tergiverser entre seize cordes, démarrait pied au plancher. Absolument pas désordonné dans ses actions, il délivrait des coups à la fois secs et extrêmement appuyés, en particulier en cross ou en uppercut. Plus puissant mais surtout très efficace avec sa gestuelle délestée de toute fioriture inutile, il faisait, à l’évidence, mal et l’impact de ses missiles se lisait sur les rictus du visiteur. Seul bémol, si l’on était tatillon, une légère tendance à se jeter la tête en avant. Mais, dans l’ensemble, le Fontenaysien, extrêmement respectueux des consignes et très concentré sur son sujet, livrait une copie de grande qualité, à la hauteur de l’enjeu pour la suite de sa carrière.

Le Val-de-Marnais tissait sa toile imperturbablement

Son coin ne l’ignorait pas et cherchait encore à la peaufiner en lui délivrant des conseils fort à propos. En l’occurrence, de ne pas systématiquement rentrer sur son adversaire de la même manière et, donc, de feinter pour mieux chercher et trouver l’ouverture. Le tout sans jamais confondre vitesse et précipitation, quitte à miser davantage sur des approches faites de jabs.

En face, le Transalpin avait un style plus léché, davantage en mobilité, mais qui ne l’autorisait nullement à porter le danger dans le camp français. L’Azzuri n’ignorait certes point que ce n’était pas en restant devant son cochallenger et en acceptant l’épreuve de force qu’il aurait gain de cause. D’ailleurs, dans la quatrième reprise, il s’évertuait à tourner sans cesse et à s’accrocher dès lors qu’il était malmené, quand bien même lui fallait-il montrer de belles qualités d’encaisseur pour ne pas sombrer littéralement.

A ceci près qu’à la longue, le pressing et l’engagement sans faille de Massi Tachour commençaient à porter leurs fruits. A compter du cinquième opus, le visiteur était durement secoué par les crochets des deux mains du Val-de-Marnais qui tissait sa toile imperturbablement. A force d’être laminé, le natif de la région des Pouilles éprouvait toutes les peines du monde à suivre la cadence. Heureusement pour lui, il avait un menton en béton armé et des tempes à l’unisson qui lui permettaient de rester debout même si ses remises étaient de plus en plus sporadiques et de moins en moins saignantes.

« Franchement, c’est énorme. Je suis fier »

Bien qu’étant extrêmement dominant, l’ancien champion de France de la catégorie, toujours aussi appliqué, se voyait demander, à juste raison, par ses entraîneurs de demeurer serein et calme tout en continuant à monopoliser le centre du ring, les mains bien hautes, histoire d’éviter l’infortune d’un contre dévastateur. La tête et les jambes du Francilien fonctionnant à l’unisson, il s’en tenait à cette ligne directrice avisée en ayant l’intelligence d’asseoir sa suprématie sans aller chercher son rival ni s’épuiser inutilement alors qu’il savait la partie gagnée.

De quoi le ravir au micro de RMC Sport : « Franchement, c’est énorme. Je suis fier d’avoir ramené cette ceinture pour mon pays, la France, et ma ville de Fontenay-sous-Bois. »

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